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Onpeutdoncsedemander si cesmécanismesneuroendo-
criniensmisenévidencechez l’animal sont impliquésdans
le contrôlede l’orientation sexuelle humaine. L’orientation
sexuelle est l’unedes caractéristiques comportementales
les plus fortement différenciées entre hommes et femmes.
Dans la grandemajorité de la population (plus de 90%),
il n’y a en effet pas de recouvrement entre l’orientation
sexuelledes hommes et celledes femmes. L’homosexua-
litédans ce contexte représente une inversionde ce trait
comportemental (Figure2).
Sachant que chez l’animal, la différenciation sexuelle de
l’orientationsexuelleest contrôléepar l’actiondesstéroïdes
embryonnaires (les taux élevés de testostéronemasculi-
nisent lesmâles chez lesmammifères), des chercheurs
ont proposéune théoriede l’orientation sexuellebasée sur
l’imprégnationhormonaleembryonnaire.Seloncette théorie,
l’orientationsexuelleserait déterminéepar l’environnement
hormonal du fœtusaumomentde la formationdecertaines
de ses structures cérébrales. Les fœtus humains suscep-
tiblesdedevenirhomosexuelsà l’âgeadulteseraient l’objet
d’unedifférenciationsexuelleatypiquecauséepardes taux
anormalementbasde testostéronechez lesgarçonsoudes
taux tropélevésdecettehormonechez lesfillesouparune
réponsemodifiéeducerveauàceshormones.
Il est impossible de savoir ce qu’était lemilieu hormonal
auquel a été exposé un individu adulte pendant sa vie
qui est caractéristiqued’unsexenepeut plusêtremodifiée
à l’âgeadultepar leshormones stéroïdes.
Hormonesembryonnaireset préférencedepartenaire
sexuel chez l’animal
L’orientationsexuelle (préférencesexuellepour unmâleou
une femelle) peut également êtremodifiée (inversée) par
des traitements hormonaux précoces du jeune animal en
développement.Leblocageexpérimentalde l’actionpendant
lapériodepérinatalede laToudesonmétabolite l’E2chez
l’embryonde ratmâleproduit desadultesqui se laisseront
monter par d’autresmâles cequi n’est pas observé chez
des individus contrôles. Ces rats sont
en termeshumainshomosexuelsouà
tout lemoins bisexuels. Inversement,
le traitement de jeunes rats femelles
par unœstrogèneproduit desadultes
qui seront masculinisées et préfèrent
interagir sexuellement avec d’autres
femellesqu’avecdesmâles.
Parailleurs,onobservedansunepopu-
lationdemoutonsétudiéedans l’ouest
desÉtats-Unisunpourcentagedesu-
jetsmâles (environ8%)quimontent et
s’accouplent de façon exclusive avec
d’autresmâlesmême lorsque lechoix
entre un partenairemâle ou femelle
leurestdonné.Lesmoutonspossèdent
dans l’airepréoptiqueunnoyausexuel-
lementdimorphique (oSDN; 3 foisplus
volumineux chez lemâle) similaire à
celui observé chez le rat. Cesmâles
«homosexuels» ont un oSDN signifi-
cativementmoinsvolumineuxquecelui
desmâles hétérosexuels et de taille
semblableàcelui des femelles
(3)
.
Des manipulations hormonales ont
montré que la taille de ce noyau est
déterminée par l’actionde la testos-
téronependant lavieembryonnaireet
n’est plusmodifiée à l’âge adultepar
cettemême hormone. Lapetite taille
du oSDN chez lesmoutons «homo-
sexuels»est doncdéterminéeavant lanaissanceet avant
que lesmoutonsn’aienteu l’occasiond’exprimer leurorienta-
tionsexuelle.Cenoyauest situéaucœurde l’airepréoptique,
région impliquéedans le contrôlede l’orientation sexuelle.
On est endroit depenser que lepetit oSDNdesmoutons
homosexuels est la (unedes) cause(s) de leur orientation
sexuelleatypique, induiteparunemasculinisation inadéquate
par la testostéronependant la vieembryonnaire.
Caractéristiquessexuellement différenciéesaffectées
chez leshomosexuels
L’espècehumaine faisant partiedesmammifères, ellepar-
tageaveceuxdenombreusescaractéristiqueshormonales,
et présentedesdifférencesentresexesassezsemblables.
Figure2
-L’homosexualitépeutdans lecadredesétudes sur ladifférenciation sexuelleêtre
considéréecommeune inversionde l’orientation sexuelleobservéede façonmajoritaire.
Selon la théoriehormonalede l’homosexualité, cette inversion seraitdueàuneexposition
embryonnaireàdesconcentrationsde testostéroneatypiquespour le sexeconsidéré.
