La Lettre 52 - page 22

LA LETTRE
N°52
ossier
piquesmesuréschez le ratmâle
(11)
.Aucunedonnéen’est
àce jour disponiblequant à l’évolutiondecetteproduction
aucoursdu vieillissement.
Mêmes’il restedifficiled’évaluer lapart qu’elleprenddans
leseffetsphysiologiquesdesestrogènes, cetteproduction
localenonnégligeable,montre lanécessitéd’étudier le rôle
desestrogènesdans la fonctionhippocampiqueaussi chez
lemâle.Bienqu’aucun lienn’ait étéencoreclairement établi
entre lasynthèse localed’E2et lacognition, lamodulationdes
acteursde laneurostéroidogenèsehippocampique, notam-
mentde l’aromatase, aun impact sur lasynaptogenèseet la
plasticité locale
(12)
.Onsaitparailleursque l’administration
périphériqued’unbloquant de l’aromatasechez l’Homme,
demêmeque lagonadectomiechez l’animalmâle,perturbe
lamémoirehippocampo-dépendante, alorsqu’à l’inverseun
traitement «estrogénique»peut améliorer laperformance
desmâlesâgés
(13)
.
Enconclusion
Cette rapide revue aura surtout montré les limites de nos
connaissances. Ces limites tiennent tout d’abord au dé-
veloppement trop récent des outils (pharmacologiques,
génétiques ouopto-génétiques) autorisant lamanipulation
sélective de l’une desmultiples voies d’action des estro-
gènes. Ensuite, l’essentiel denosconnaissancesayant été
établi sur lemodèled’ovariectomie, encore troppeud’infor-
mationssontdisponibleschez lemâleet sur levieillissement.
Le rôlede laproductionhippocampiqued’estrogèneset son
évolution avec l’âge restent également àdécouvrir. Enfin,
lepolymorphismede lamémoire inviteàpréciser aussi au
planpsychologique, lanaturedesprocessus régulés.
L’utilisationd’approchesdavantagecibléeset ladiversifica-
tiondesmodèlesdevraientpermettredecaractériser le rôle
des différentes voies des estrogènes dans les processus
mnésiques, chez les deux sexes, et lesmodifications liées
à l’âge. Seule cette connaissancepermettrade fairepro-
gresser laquestionde l’intérêt thérapeutique/préventif des
estrogènesdans levieillissement cognitif et celledu risque
potentiel desestrogènesenvironnementaux.
R
éférences
(1) FrickKM,HormBehav, 2015, 74: 4-18.
(2) Engler-Chiurazzi EB, et al., BrainRes, 2016, 1645: 79-82.
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(6) PotierM, et al., Biol Psychiatry, 2016, 79: 735-45.
(7) Diaz-Brinton, Trends inPharmacological Sciences, 2009, 30: 212-222.
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(9) Daniel JM,HormBehav, 2013, 63: 231-7.
(10) Azcoitia I, et al.,Glia, 199926: 260-7.
(11) HojoY, et al., ProcNatl AcadSci USA, 2004, 101: 865-70.
(12) VierkR, et al.,HormBehav, 2015, 74: 139-48.
(13) Janowsky JS,Neuroscience, 2006, 138: 1015-20.
au-delàde laquelle lasupplémentationn’estplusefficace
(9)
.
Ladiminutionde la sensibilitéaux estrogènes aucoursdu
vieillissement est elle-mêmecensée résulterd’unemoindre
expressiondesRE, qui serait liée à ladiminutiondes taux
circulantsd’E2.Quelquesétudesont décrit dans le vieillis-
sement,unediminutionde l’expressionprotéiquehippocam-
piquedesRE, ainsi qu’unemoindreexpressiondesRE
b
au
niveausynaptiquede la régionCA1de l’hippocampeet une
altérationdu rapportRE
a
/RE
b
.Cependant, si lenombrede
neurones immuno-positifspour lesREsemblediminueravec
l’âge, uneaugmentationde l’immunoréactivitédesneurones
marqués,ainsiqu’uneaugmentationdumarquagenucléaire
et de l’expression des ARNmdes RE
a
ont également pu
être observées, notamment chez les sujets humains non
déments. Ces dernières données suggèrent depossibles
mécanismesdecompensationà ladiminutiondes tauxd’E2
dans levieillissement normal.Cesdonnéesmontrent surtout
que laquestiondeseffetsde l’âgesur lasensibilitéauxestro-
gènes et sur le rôledes estrogènes dans lamémorisation,
appelledenouvelles investigations.
Uneproductionhippocampiqued’estrogènes, ycom-
prischez lemâle
À la complexitédes voies d’action, s’ajoute le fait que les
estrogènesnesontpasuniquementproduitspar lesgonades
femelles. Ainsi, il a aussi étémontré une néoneurostéroi-
dogenèsedans les tissus cérébraux, enparticulier hippo-
campiques
(10,11)
. Chez l’Homme et chez le rongeur, les
enzymes responsablesde laproductiondesneurostéroïdes,
notamment l’aromatasequi représente ladernièreétapede
transformation des androgènes en estrogènes, sont pré-
sentesdans lesneuroneset lesastrocytesde l’hippocampe.
Ceci permet une production locale d’E2, chez lesmâles
comme chez les femelles
(11)
. En l’absencede technique
de dosage fiable, il est difficile de comprendre comment
cetteproduction locale varie en fonctionde laproduction
périphériquedeshormonessexuelles. Il semblerait toutefois
que les taux hippocampiques d’E2mesurés chez la rate
soient, selon lestadeœstral,de10à60 foissupérieursaux
tauxplasmatiques, et toujours inférieursaux tauxhippocam-
1...,12,13,14,15,16,17,18,19,20,21 23,24,25,26,27,28,29,30,31,32,...36
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