La Lettre 52 - page 3

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PAR YVES TILLET
Laneuroendocrinologie
tientune largeplacedans
cenuméro52de laLettre.
Jenepeuxpas reniermondomainede
prédilection !
Hormonesetcerveauontun rôleclé,complémentaire
pour tout cequi concerne le contrôledes grandes
fonctions, ycompris les fonctionscognitives. Lecer-
veauest sous influencehormonaledemêmeque les
glandes endocrines sont sous l’influence du sys-
tèmenerveux,pour lemeilleuretpour lepire.Comme
toujours, tout commenceavec l’histoire, ici l’histoire
de laneurosecrétionet de ses apports aux neuros-
ciences. Lesconceptsde l’endocrinologieappliqués
audépart surdesmodèlesdepoissonsetd’insectes,
ont débouché sur leconcept deneurosecrétionqui
apermisde formidablesavancées racontées ici par
AndréCalas et Andrée Tixier-Vidal, lesmeilleurs
spécialistesdecedomaine.Cet articlepassionnant
montre également l’importancedesmodèles et de
l’observation, deuxpointsencored’actualité!
Dans le
Dossier
ensuite, leshormonesoccupent un
rôle«central »et nous avons souhaité faire lepoint
sur l’impact desstéroïdessexuelssur le fonctionne-
ment cérébral, au-delàdes liens avec la reproduc-
tion, et sans entrer dans l’éternel débat sur ce qui
différencie lecerveau fémininducerveaumasculin.
Cesstéroïdessont largementprésentsdans lecerveau
où ilsysontd’ailleurssynthétisés.Leur influencecom-
mence très tôt aucoursdudéveloppement: cessté-
roïdesvont façonner lecerveauetmodifier le fonction-
nement cérébral, voiremodifier lapersonnalité!Vous
lirez comment ces hormones sont des régulateurs
importantsdanspresque toutes leszonescérébrales.
AlineMarighetto nous explique comment les estro-
gènessemblent jouerun rôle important surcertaines
formesdemémoire, etRachidaGuennoun rapporte
les effets neuroprotecteursde l’œstradiol dansdes
modèlesdemaladiesneurodégénérativesetd’AVC.
Ce dialogue permanent entre ces deux grands
systèmesdecommunicationspeut êtreperturbéde
façondurablepardenombreux facteursdont lespol-
luantsde l’environnement ;c’estcequenousexplique
SakinaMhaouty-Kodja. Ainsi, l’impact des pertur-
bateurs endocriniens sur lesquels nos législateurs
n’arrivent pasàsemettred’accordvase répercuter
bienau-delàdes systèmes endocrines, sur le fonc-
tionnement cérébral lui-même.Ce
Dossier
est aussi
l’occasiondese rendrecompteque le fonctionnement
cérébral est étroitement lié au genre et que cette
dimensionest assez rarementpriseencomptedans
lesprotocolesexpérimentauxenneurosciences. Je
ne doute pas que ce
Dossier
retiendra toute votre
attention, lesmeilleurs spécialistesont apporté leur
contribution, à lire sansattendre.
Dans la
Tribune libre
, Gabriel Gandolfo ne consi-
dèrepas ladimension endocrinemais elle y aurait
saplaceavec le rôledeshormonesdans l’agressivité,
lestress…Quoi qu’il ensoit sonanalysenouséclaire
sur cequi sepassedans lecerveaudes terroristes.
Lesneurosciencespeuvent certainement contribuer
à comprendre comment unepersonne évolue vers
uncomportementà risques,unepremièreétapevers
la luttecontre le terrorisme. Tout n’est peut-êtrepas
cérébral,maisc’estàceniveauques’imprime levécu
dechacun,dont les influencessur le fonctionnement
cérébral ne fontmaintenant plusguèrededoute.
C’est à l’équipedeMichel Neunlist de l’Institut des
Maladies de l’appareil Digestif deNantes (Inserm
U913) quenousavonsdemandédenous rapporter
les dernières avancées dudialogue cerveau-intes-
tinpour la rubrique
Nouveautés enNeurosciences
.
Depuis les premières descriptions des interactions
entre lepremier, « l’authentique»et notredeuxième
cerveau, lenombredepublicationsetdeprojetssur
ce sujet explosent. Il est de coutume de dire que
notre cerveau nous fait tels que nous sommes, en
tantqu’individus,maisaprès la lecturedecet article,
il sembleque l’intestin y contribueaussi largement.
Une lectureànepasnégliger!
Enfin, vousdécouvrirezdanscetteLettrebiend’autres
informations sur la vie de la Société, et rendez-
vous àBordeaux pour le colloque nouvelle formule
NeuroFrance2017
.
Bonne lecture !
Édit
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