La Lettre 49 - page 19

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deRandall etSelittoou les testsplus récentsbaséssurdes
jaugesdecontrainteportéespardespincesoudirectement
aux doigts. Si tous les tests de sensibilitémécanique sont
réalisableschez le rat, celui desfilamentsdevonFrey reste
àce jour leseul fiablechez lasouris.Cesfilamentsdedivers
diamètres sont appliqués, engénéral sur la surfaceplan-
taire, jusqu’àcequ’ilsplient. Ilsexercent alorsunepression
calibrée. Le filament seuil entraînant une réponsedonne la
valeur du seuil de sensibilitémécanique. Cette valeur est
néanmoins influencéepar lavitesseet laduréed’application
desfilaments,et lastandardisationde laprocédureestdonc
particulièrement importante.Cesdernièresannées,desver-
sionsautomatiséesdu test ont étédéveloppées.Manuelles
oumotorisées, basées sur des jauges de pression, elles
présentent l’avantaged’offriruneéchellecontinueetnonplus
logarithmiquedesvaleurs.Si ellessont adaptéeschez le rat,
leur pertinence chez la souris reste encore à établir car la
précisiondu test peut être tropprochedesseuilsmesurés.
Lesautres testsdesensibilitémécaniquenesontappropriés
que chez le rat. Avec l’analgésimètredeRandall et Selitto,
laplantede lapatteestposéesurunélément fixeet unélé-
mentmobileexerceunepressioncroissantesur l’autre face.
Selon lesprotocoles, leparamètremesuréserasoit leseuil,
expriméengrammes,d’apparitiond’un réflexede retrait soit
celuid’unevocalisation.Délicatàmaîtriseretnécessitantune
habituationde l’animal à laposturenonnaturelle imposée,
ce test donnenéanmoinsdesvaleurs reproductiblesd’une
mesureà l’autre. Leproblèmedeposturea récemment été
contournépar ledéveloppementd’appareilsbaséssurdes
jaugesdecontraintesportéespardes forcepsouauxdoigts,
permettant la réalisationplus facileet rapidedesmesures.
Parcontre,ces testsnepermettentplus lecontrôleautomati-
séde l’augmentationdepressionqu’offre leRandall etSelitto.
Lesplaqueschaudes/froides«dynamiques», avec rampes
de température,permettentd’évaluer lesseuilsdesensibilité
thermiquechez l’animal éveillé. Toutefoiscelanécessiteune
progression lente de la température de la plaque, ce qui
rend le test plus chronophageque laplaque chaude clas-
siqueetmoinsbienadaptéàdesétudespharmacologiques.
La réponseauxchocsélectriquesestégalementétudiéemais
essentiellement ensupportd’autresprocédures, comme le
désespoir acquis, lapeur conditionnée ou les évitements
actif oupassif.
… «quantifier les comportements nocifensifs »…
Enfin, certains des tests nociceptifs reposent sur l’obser-
vation et la quantification de comportements nocifensifs,
c’est par exemple le cas du test à l’acétone, ou de tests
utilisantdesagents irritantsou inflammatoires. L’évaporation
d’une goutte d’acétone déposée sur une patte provoque
une sensation froidequi n’entraînede réponsequechez le
rat «douloureux», permettant ainsi d’évaluer l’allodynieau
froid.Le testestplusdélicatchez lasouris,pour laquelledes
réponsessont souvent observéesmêmechez l’animal naïf,
et c’est alors laduréedes réponsesplusque lenombrede
celles-ci qui est estimée.Diversagentschimiquespeuvent
êtreutiliséspour induiredes réponsesnociceptivesquanti-
fiables, ladistinctionentre le test nociceptif et lemodèlede
d’intensité fixe et engénéral nociceptif. Cela concerne les
tests thermiquesde retrait de laqueue, deplaquechaude
et dechaleur radiante, effectuésaussi bienchez le rat que
chez la souris. Le test de retrait de la queue, le premier
développé, est basé sur la latencedu réflexe après appli-
cationd’un faisceaudechaleur enbout dequeueouaprès
l’avoir plongéedans unbain à température fixe. Bienque
la réponse observée résulted’un réflexe spinal, elle reste
sous l’influencedes contrôles supraspinaux ainsi quedes
mécanismes de thermorégulation. Ce test, sensible aux
opiacés, aété trèsutilisépour la recherched’analgésiques.
La plaque chaude est un autre test classique développé
dans lesannées1940,avec leplussouventune température
régléeà52ou55°Cpour le rongeur, avecuneprécisionde
0,1°C. Ces températures, supérieures de 10 à 15°C aux
seuilsde réponsedesnocicepteurs, sont nécessairespour
que l’augmentationde la températurecutanéepuisseactiver
les nocicepteurs et observer ainsi une réponse nocifen-
sive, supraspinale,dansundélai demoinsde10secondes.
Lamesureeffectuéeest leplussouvent la latencede retrait
et de léchage de la patte, mais chez la souris le saut de
l’animal estparfoisprisenconsidération.À lafindesannées
1980, Hargreaves et coll. ont décrit un test permettant de
différencier la réponsenocifensivedesdeuxpattesarrière
de rongeurs libres de semouvoir. Il s’agit du test de cha-
leur radiante, parfois qualifié deméthode deHargreaves
oude test «Plantar
® 
». L’animal est placé sur une surface
vitrée et la sourceponctuellede chaleur est amenée sous
lapatte à tester, le systèmedétectant automatiquement le
retrait de la patte. Ce test est utile dans lesmodèles de
douleur unilatéraleet il fournit uncontrôle internepour des
expériences d’application topique de substances proal-
gésiques ou analgésiques. Les tests nociceptifs au chaud
sont souvent réglés pour observer les réponses de retrait
oude léchagedans les5à10 secondes.Une latenceplus
longue augmente le risque de réponse non spécifique et
une latence tropcourte réduit lacapacitédiscriminantedu
test. Les latencescourtes, chaleurplus intense, sont préfé-
rées lorsque la réponseattendueest uneanalgésie
; alors
qu’une latenceplus longue, chaleurmoindre, permettrade
mieuxmettreenévidence l’impact d’unmodèlededouleur.
De façonsimilaire, la réponsenociceptiveau froidpeut être
testéegrâceàdesplaques froides,maiscettemesure reste
bienplusdélicateàétablir ; la latencede réponseest souvent
peufiableet lenombrede réponsessurunepériodedonnée
de tempsest engénéral préféré.
… « seuil nécessairepour provoquer le compor-
tement d’évitement »…
D’autres tests nociceptifs sont basés sur le seuil de stimu-
lation nécessaire pour provoquer le comportement d’évi-
tement ; le
stimulus
est donc variable, de façon continue
ou incrémentée. Un avantagede ces tests est demesurer
l’allodynie,c’est-à-dire la réponseàun
stimulus
normalement
non-nociceptif, cliniquement plus pertinenteque l’hyperal-
gésie, réponseexagéréeàun
stimulus
nociceptif.Ces tests
concernent les réponses àdes stimulationsmécaniques,
comme le test des filaments de von Frey, l’analgésimètre
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