La Lettre 49 - page 23

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rural cequi nepourraque favoriser laqualitédesétudeset
leurpertinence.Enfin, au-delàde laméthodologie, il yaune
vraie urgence à communiquer ouvertement avec lepublic
danscedomaineetdemontrerquemêmedanscedomaine,
lamajoritédesprocédures sont peuoupasdouloureuses,
comme lesuggèrent les lignesdirectricesédictéesen1980
par l’IASPqui recommandentque l’expérimentateurcalibre
sur lui toutes lesméthodes liminairesavantde lesmettreen
œuvrechez l’animal
(10)
et quecellesqui lesoient, nesont
jamaismises enœuvre sans êtrepleinement justifiées aux
plans scientifiqueet éthique.
RÉFÉRENCES
(1)ClaudeGuillon, Douleur chez l’enfant : Histoired’undéni [archive] (tiré
du livreÀ lavie, à lamort -Maîtrisede ladouleur et droit à lamort (ISBN
9782911606144))
(2)AnandKJetHickeyPR.NEngl JMed. 1987; 317(21):1321-1329.
(3)Cottingham J. Phylosophie1978; 53(206): 551-559
(4)GuéroultM. (1968).Descartesselon l’ordredes raisons, coll.Analyseet
raison, 2 vols., Aubier-Montaigne, Paris
(5)Sherrington,CS. The integrativeactionof thenervoussystem.NewYork:
Scribner, 1906
(6)CraigA.D.NatureRev.Neurosci. 2009; 10, 466
(7)Mogil, J. S.NatureRev.Neurosci. 2009;10, 283–294
(8)Russell,W.M.S. andBurch,R.L., ThePrinciplesof HumaneExperimental
Technique,Methuen, London, 1959
(9)R.E. Sorgeet al.NatureMethods2014 ; 11(6):629-32.
(10)M. Zimmermann. Pain, 1983 ; 16: 109-110
*(cesdernières interdites
apriori
devront faire l’objetd’unedemande
spécifiqued’autorisationdansuncadredérogatoire).
la troisièmeà
Raffiner
(optimiser) lesprocéduresdescondi-
tions d’hébergements et de soin tout au longde la viede
l’animal afindeminimiser lescontraintes toutengarantissant
la validitédes résultatsobtenus.
Quellesspécificitéspour l’étudede ladouleur
Peut-on remplacer l’animal vivant sensibleet éveillépar un
modèleanimalmoins sensible, voiremieux, par unmodèle
n’utilisant pasd’animauxpour aborder lesmécanismesde
ladouleur ?Cettequestionconstitueen soit unoxymoreet
on voit bienque l’étudede ladouleur dans tous ses états
vanécessairement s’opposerauxprincipesgénérauxde la
méthodologiedes 3R en tant qu’impératifs catégoriques :
le remplacement paraît limitéàdes approchespharmaco-
logiques de base dès lors qu’on veut sortir desmodèles
animauxsensibles : si uneespèceest réputéenonsensible
elle ne peut, a priori, composer qu’unmodèle réduction-
niste enparticulier concernant l’élaborationdes réponses
cognitivesqui vont constituer les fondementsde ladouleur
chez l’homme. Il en est demême concernant les études
sur des animaux rendus insensibles par décérébration ou
décorticalisation, modèles fort utiles pour des démonstra-
tionspharmacologiquesmaispouvant leplus souvent être
remplacéspar desmodèles
in vitro
. Quandauxméthodes
sansanimauxellesse limitent à lamodélisationde lamodu-
lationde lanociception. Les voies de la réductionpassent
par lesméthodes classiques : se limiter aux expériences
indispensables, éviter les répétitions inutiles, planifier ri-
goureusement les expériences, partager les animaux et le
matérielbiologique,maîtriserenfin les facteursdevariabilité.
Ce sont bien sur les deux premiers items sur lesquels le
concepteur duprojetmettra l’accent en justifiant, de façon
plusstringentequedansn’importequel autredomaine, les
attendusscientifiqueset lasituationduprojetdans l’étatdes
connaissances. Sepose enfin leproblèmedu raffinement
susceptibled’atténuer leseffetsde laprocédure.Onportera
plusqu’ailleursuneattentionparticulièreauxméthodesde
conditionnement etd’enrichissementqui favorisent la repré-
sentativitédumodèleenenrichissant le répertoirebiologique
de l’animal tout enéliminant lesstresssecondaires liésaux
conditionsd’hébergementetdemanipulation.Lamiseenévi-
dencede lamodulationdesseuils liminairesdesensibilitéen
fonctiondusexedumanipulateur soulignedanscedomaine
l’importancede lamaîtrisedeces facteurs, susceptiblesde
générerdes résultatsnonvalides
(9)
.
Acontrario,
l’inactiva-
tiondecertainesvoiesde ladouleurpeut requérir l’activation
de stress douloureux ou non à travers des procédures de
testsdedésespoirparexemple.Demême l’étudedeseffets
de l’exposition àdes douleurs chroniques ou intenses ou
desdouleurs intenseset prolongées*n’auront designifica-
tivitéque si les niveaux dedouleurs auxquels sont soumis
les animaux sont suffisants pour générer les perturbations
que l’onveut étudier oucompenser.Onvoit doncquedans
ce domaine plus que tout autre la balance coût/bénéfice
duprojet devra être évaluée avec leplus grand soindans
le cadrede l’évaluation éthique (voir encadré) préalable à
l’autorisationdeprojetprévuedans l’art.R214-122ducode
La recherche sur la douleur en France
| Par Stéphane Gaillard, Annabelle
Réaux Le Goazigo
EnFrance, la recherchesur ladouleurest trèsactiveetparti-
culièrementbienstructurée.Le«Réseau InsermdeRecherche
sur laDouleur » fondéen2005, regroupeaujourd’hui 26équipes
issuesdedifférentsorganismes (INSERM,CNRS, INRA,CHU,
Universités)autourde thématiquesde recherche tant fondamen-
talesquecliniques.Au total,prèsde400personnes (chercheurs,
enseignants/chercheurs, cliniciens, techniciens, étudiants)
sont impliquées dans ce réseauqui est coordonnépar lePr
RadhouaneDallel (Inserm/UdA,U1107,Neuro-Dol, Trigeminal
Pain andMigraine, FacultédeChirurgieDentaire, Clermont-
Ferrand).Le réseau INSERMde recherchesur laDouleurapour
objectif de coordonner les activités des chercheurs français
(fondamentalisteset cliniciens)dans ledomainede ladouleur,
deconfronter lesdernièresavancéesde la rechercheclinique
et de la recherche fondamentale, de favoriser leséchangeset
les collaborations entre les différentes équipes impliquées et
d’améliorer lavisibilité internationalede la recherche française
sur la douleur. Le réseau organise annuellement un sympo-
sium national. LaSociété Françaised’Etude et de Traitement
de laDouleur (SFETD) est partenaireduRéseau INSERMde
recherchesur laDouleur (
-
inserm-de-recherche-sur-la-douleur).
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