La Lettre 51 - page 13

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rogenèse, lacouchegranulaireet lacouchepéri-glomérulaire
(Figure1).Cen’estqu’aumoment oùcesneuroblastesvont
atteindre leur destination finalequ’ils vont pouvoir sediffé-
rencieren interneuronesbulbaires.À lafinduprocessusde
maturation, ces nouveaux neurones ne sont plus différen-
ciablesdesneuronesmaturespréexistants.
Après des décennies de recherches sur la neurogenèse
adulte, il resteencoreàexplorerplusenprofondeurcertains
aspectsduphénomène, telsque lesbasesmoléculairesde
laneurogenèse, son rôledans l’apprentissageet lamémoire
ainsi que son implicationdans lesmaladies neurodégéné-
ratives (maladies d’Alzheimer et deParkinson) oudans la
dépression. Ces études permettront unemeilleure com-
préhensionde laplasticitécérébraleet pourront ouvrir des
pistes thérapeutiques.
B
ibliographie
(1) Altman, J. (1962) Science135, 1127-8.
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Nez, neurones, neurogenèse
François Pierre FERON,
Olfactory plasticity
andbrain repair, Aix-MarseilleUniversité - Facultéde
MédecineNord, Marseille
Lamuqueuseolfactive, c’est-à-dire l’organesensoriel qui a
pour fonctionprincipalede reconnaître lesodeurs,présente
descaractéristiquesexceptionnellesqui en font unoutil de
choix pour l’étudedu systèmenerveux et ses pathologies.
Eneffet, lamuqueuseolfactiveest :
le sièged’une neurogenèsepermanente
. Chez lemam-
mifère adulte, y compris chez l’homme, c’est le seul tissu
nerveuxcapabled’auto-renouvellement.Quandunneurone
meurt, il est remplacépar une nouvelle cellule nerveuse ;
quand l’épithéliumest lésé, il ne lui faut quequelques jours
pour retrouver son intégrité. Il s’agit donc d’un excellent
modèled’étudede laneurogenèseetde laplasticiténeuro-
nalepuisque lanaissance, ladifférenciation, lamaturation,
lasurvie, l’élongationaxonale, la reconnaissancede lacible,
la formationde synapses et lamort des neurones peuvent
êtreobservéesdans le tissuadulte
(1)
.
uneairedecollectedecellules-souchesadultes
. Laplas-
ticitéde lamuqueuseolfactiveest enpartieassuréepardes
cellules-souchessituéesdans lesdeuxstrates–épithélium
et
lamina propria
– qui composent ce tissu. Les cellules-
souchesde la
laminapropria
sontmultipotentes. Selon les
conditions, elles peuvent donner naissance àdes cellules
neurales (neurones,astrocytes,oligodendrocytes)maisaussi
àdescellulesnonnerveuses (cœur, foie,muscle). Ellesont
été utilisées avec succès dans desmodèles animaux de
paraplégie,desurditéetdemaladiesneurodégénératives
(2)
.
leberceaudescellulesengainantesolfactives
.Lorsde leur
maturation, les nouveaux neurones émettent un axonequi
doit se frayer unchemindans la
laminapropria
, traverser la
lamecribléede l’osethmoïdeavantde fairesynapseavecdes
cellulesmitralesetdescellulesàpanachedubulbeolfactif.
Tout au longdu trajet, lesaxonesdesneuronesolfactifssont
accompagnés par des cellules gliales, appelées cellules
engainantes,qui ontpour rôlede lesguideretde lesnourrir
(3)
(figure1).Cesmêmescellules,grefféesdansdesmoelles
épinièressectionnées, ontpermisàdes ratsparaplégiques
de recouvrer unepartiede leur locomotion. Du fait de leur
grande accessibilité, il a étépossiblede les prélever chez
deshumainsetde réaliserdesautogreffeschezdespatients
paraplégiques
(4)
.
Figure1
-
Lamuqueuseolfactiveestun tissucomposédedeux strates:
leneuro-épithéliumet la
laminapropria
.L’épithéliumabrite trois types
cellulairesprincipaux: i) lescellulesde soutien, piliersdecet épithélium
pseudo-stratifié, ii) lescellulesbasales, classéesencellulesbasales
horizontaleset cellulesbasalesglobulaires, iii) lesneurones sensoriels,
immaturesetmatures.Lorsque l’axoned’unneurone traverse la lame
basale, situéeà l’interfaceepithélium/
laminapropria
, il rejointun faisceau
qui estgainépardescellulesengainantes (vert foncé).Cesdernières
nourrissent etguident lesaxones.Lesneuronesqui expriment lemême
récepteurauxodeurs seregroupentdansunglomérule, à lapériphérie
dubulbeolfactif.Outre lescellulesengainanteset les faisceauxd’axones,
la
laminapropria
est composéedevaisseaux sanguins, deglandesde
Bowman (sécrétricesdemucus), nonreprésentées sur le schéma, etde
cellules-souchesecto-mésenchymateuses (jaune).La lamecribléede l’os
ethmoïde sépare le systèmeolfactifpériphérique (muqueuseolfactive)du
systèmeolfactif central (bulbeolfactif).
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