La Lettre 51 - page 21

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Conclusions
Lacompréhensiondu systèmeolfactif des insecteset de
saplasticitépermet ledéveloppementd’applicationsdans
plusieursdomaines.Enagronomie, lespiègesolfactifspour
lutter contre les ravageursdescultures sont déjàutilisés ;
ensantéhumainedesméthodesdeperturbationdesvec-
teursdemaladiesdans leur recherched’hôtesousitesde
reproductionsont enpleinessoret, enolfactionartificielle,
des solutions biomimétiques des stratégies d’orientation
des insectessont testéessurdes robots traqueursd’odeur.
B
ibliographie
(1) Martin J.P., et al. (2011) ProgNeurobiol 95(3):427-447.
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L’olfaction chez les amphibiens
Jean Gascuel
(Centredes Sciences duGoût et de
l’Alimentation, CNRSUMR6265, Dijon)
Chez laplupartdesespèces,depuis les insectes jusqu’aux
mammifères, l’organisation générale du système olfactif
présentedenombreusessimilarités
(1,2)
.Cesdernièressug-
gèrent que l’organisationdusystèmeolfactif est largement
conservée au cours de laphylogenèse. En conséquence,
enolfactioncommedansd’autresdomaines, laplupartdes
recherches sont actuellement concentrées sur un nombre
très réduit demodèles : la souris, lepoisson zèbre, ladro-
sophileet le vers
Caenorhabditis
.
Sans douter de l’utilité et d’une forme de représentativité
decesmodèles, il s’avèrequ’àcôtédes traitsgénéraux -et
largement partagés - qui caractérisent l’organisation et la
physiologiedessystèmesolfactifs, une incroyablediversité
estévidente lorsqu’onanalyseunpaneld’espècesplus large
(3)
. Si l’on acceptedeprendre en compte cettediversité,
certainsmodèlesoffrentdesparticularitésd’organisationou
dephysiologie toutà faitétonnantes,quipermettentdeposer
uncertainnombred’hypothèses fonctionnellesdemanière
trèspertinente.C’est justement lecasdesamphibiens.
Chez les amphibiens, l’olfaction intervient dans tous les
comportements tels que la reproduction, la recherchede
nourriture, lecomportementd’agrégation, lemarquage ter-
ritorial. La physiologie de la détection olfactive au niveau
périphérique et central a largement été étudiée chez la
grenouille
(4)
et chez lexénope
(pour revue, 5)
.Cedernier
modèleoffre lacaractéristique, sansdouteuniquedans le
sont trèssynchronisées, tout comme les réponsesdesNPL.
LecouplagesynaptiqueNP-NPLest faibleet lesNPLont un
seuil d’émissiondepotentielsd’actionélevéet dynamique.
LesNPLsedépolarisentplusvitequand l’activitédesNPest
synchronisée (lorsd’une réponse)quedésynchronisée (acti-
vitéspontanée). Il en résulteque les réponsesdesNPLsont
rapideset fiablesen raisonde leuractivitéspontanée faible.
Ainsi, les signaux bruités et asynchrones délivrés par les
NRO sont intégrés pour produire un signal sortant dupro-
tocérébron latéral qui est à la fois rapideet fiable.
Plasticitédusystèmeolfactif
Lesystèmeolfactif des insectes,bienquemoinscomplexe
queceluidesvertébrés,gardeunegrandeflexibilitéetadap-
tabilitéà leurenvironnement changeant.Chezdes insectes
modèles, comme l’abeille, lespapillonsdenuit ou ladroso-
phile,différentes formesdeplasticitédusystèmeolfactif ont
étémisesenévidence.L’étatphysiologiquede l’insecte (âge,
statut viergeouaccouplé)maisaussi l’expérienceolfactive
(habituation, sensibilisationouapprentissagepar associa-
tion)changent les réponsescomportementalesdes insectes
auxsignauxolfactifs.Cesmodifications induisent,par l’inter-
médiaired’hormonesetaminesbiogènes,deschangements
anatomiques et physiologiques dans les centres olfactifs
cérébrauxprimaireset secondaires, et plus rarement aussi
au niveaudesNRO
(9,10)
. Lesmécanismes cellulaires et
moléculaires de ces changements sont étudiés endétail,
surtout chez l’abeilleet ladrosophile.
Figure2
-Circuits impliquésdans lesréponsesaucVAchez la
drosophile.Les signauxbruitésetasynchronesdélivréspar les
neuronesrécepteursolfactifs (NRO) sont intégréspar lesneuronesde
projection (NP), pourproduireun signal sortantduprotocérébron
latéral (NPL)qui està la foisrapideetfiable (d’après (8)).
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