La Lettre 50 - page 19

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peur enprésenced’une odeur d’acétophénoneprésentait
uneplus faibleméthylationdu locus deOlfr151 (récepteur
spécifique de cettemolécule) et était de ce fait devenue
plussensibleàcettemolécule
(2)
. La transmissionépigéné-
tiquede lasensibilitéàunemoléculesembledoncpossible.
La confirmation de cemécanisme pour d’autres odeurs
démontrerait unecapacitéde transmission transgénératio-
nelledes expériences olfactives et ainsi des phénomènes
d’adaptation rapide.
Spécificitédesprimates
Lesprimates représentent ungroupedont laperceptionol-
factives’estparticulièrementmodifiéeaucoursdu temps.En
effetd’unpointdevuemorphologique, l’organepermettant
laperceptionolfactiveabeaucoupévoluéchez lesprimates
comme en témoignent les terminologies de classification
taxonomique :ainsi l’êtrehumainestunprimateHaplorhinien
(«nezsimple»correspondant àuneabsencede truffehu-
mide)et faitparti avec lesautresgrandssinges (chimpanzé,
gorille etc..) du cladedesCatarhiniens (« narine orientée
vers lebas»)paroppositionauxsingesdunouveaumonde
lesPlatyrrhiniens («nez large»). Cependant denombreux
travauxs’accordent sur le faitquecetteévolutioncorrespond
en faitàuneperted’importancedu rôlede l’olfactionchez les
primates,possiblement auprofitd’un rôleaccrude lavision
catégorisation (attractivevs répulsive), étant donnéque les
pressionsdesélectionsont spécifiquesde l’espèceetde la
nicheécologiquequ’habiteunanimal
(1)
.Alorsque l’odeur
d’urinede lynxmâleadulteaurauneffet fortement répulsif
pour une souris, l’effet decetteodeur seradifférent sur un
autre lynxetmêmeentre individusdesexeetd’âgedifférents
au seinde cettemême espèce. Néanmoins les variations
interindividuellesde l’effet répulsif ouattractif d’uneodeur
(par exempleen fonctiondusexe) peuvent êtrecommunes
à l’ensembled’unemêmeespèce.
Support génétiqueet épigénétique
Le déterminisme génétique dans la catégorisation d’une
odeur comme répulsive ou attractive varie en fonction de
lamolécule et de l’espèce. Il est probableque la catégo-
risation innée ou nond’une odeur soit en effet elle-même
soumiseàdespressionsdesélection.Eneffetplusunmilieu
serastable, avecparexemple lesmêmesprédateurssurun
grand nombredegénérations, plus il y aura un avantage
aux animaux évitant ces prédateurs et fuyant leurs odeurs
spécifiques. À l’inverse unmilieu variable favorisera des
processus d’apprentissage permettant une plus grande
plasticité telsque lesprocessusdesensibilisationetd’habi-
tuation. Une découverte remarquable publiée en 2014 a
montréque ladescendancedesourisconditionnéesàavoir
Figure1 -
Parallélismeentre l’axehédoniquede l’odeurd’unaliment et l’axebénéfices/risquesassociésà saconsommation.
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