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Dossie
| COORDONNÉ PAR
MAURICEGARRET
AVEC LACOLLABORATIONDESERGEAHMED
Lesnouvellesaddictions
Ces comportements addictifs sont absents ou très rares
dans la nature, notamment à cause de la rareté des sti-
muli récompensants et de lagrandedifficultéà y accéder.
Cen’est pas lecasdans toutes les sociétéshumainesmo-
dernesoù laprévalenceet lavariétédesaddictionsn’ont eu
decessed’augmenteravec l’accessibilitéet lamultiplication
des stimuli récompensants. Ces 30dernières années ont
vu l’apparitiondenouvelles addictionsque les chercheurs
commencent àpeineà reconnaîtreet àétudier.C’est surce
sujetqueceDossier tentede faire lepoint, etpourcelanous
avonssollicitédesspécialistesdecesnouvellesaddictions.
La productionmassive et la distribution ubiquitaire des
produits alimentaires riches en sucre raffiné rajouté favo-
risent ledéveloppementde l’addictionausucre (
S.Ahmed
).
L’émergence d’une société de loisir promeut l’apparition
d’addictionsà l’exercicephysiqueouaux jeux (F
.Chaouloff,
P.Faureetcol.
).Lesnouveauxmediaaccroissent l’accèsà la
pornographieet amplifient ledéveloppementde l’addiction
ausexe (
L.KarilaetA.Benyamina
).Si l’alcool estunedrogue
très ancienne, l’apparition des réseaux sociaux avec les
lancementsdedéfisassociés favoriseaujourd’hui l’éclosion
denouvellesmanièresdeconsommer, parfoisplusdange-
reuses,comme le«bingedrinking» (
M.Naassila
).Enfin,des
conditionsdeviedeplusenplus incertaineset stressantes
semblent contribueràaugmenterdavantage lavulnérabilité
des individus face à ces nouvelles addictions (
M. Solinas
et N. Thiriet
). Enparallèlede ces évolutions, la recherche
en neurosciences n’a pas cessé de progresser vers une
meilleure compréhensiondes bases neurobiologiques de
l’addiction (
V.Pascoli etC. Lüscher
).Cesprogrèsontd’ores
et déjà conduit à la formulation de nouvelles approches
thérapeutiques (
C.Baunez
) dont l’efficacité commence à
être testéecliniquement et qui devraient, onpeut l’espérer,
compléter, voire améliorer, les approches thérapeutiques
actuelles (
M. Auriacombeet col.
).
G
lossaire
Droguesd’abusousubstancesd’abus
:dans le langagecourant,
le terme « abus » correspond à un excès. Le terme « abus » tel
qu’il estdéfini par l’OrganisationMondialede laSantécorrespond
à unmauvais usaged’une substance (drogue oumédicament).
Craving
: correspond à une envie impérieuse, insatiable et
hors de contrôle. Ce que l’on appelle en français le craving
ne doit pas être confondu avec le mot anglais ordinaire de
craving (voir article de M. Auriacombe et collaborateurs).
DMS-5 (DiagnosticandStatisticalManualof MentalDisorders)
:Est la
dernièreversion (2013)d’unmanuelquiclassifieetdéfinit les troubles
mentaux. Il estpubliépar l’AssociationAméricainedePsychiatrie.
Addiction
: le «National Institute of DrugAbuse » en donne la
définition suivante : affection cérébrale chronique, récidivante,
caractérisée par la recherche et l’usage compulsifs de
drogue, malgré la connaissance de ses conséquences
nocives. Cettedéfinition ne fait toutefois pas encore l’unanimité
dans le domaine. Les mécanismes impliqués sont décrits
plus précisément dans les différents articles de ce dossier.
Cues
(en anglais) ou
indices
(en français) : signaux
conditionnés qui provoquent des envies irrésistibles
et sont sources de rechute dans l ’addict ion.
La récompenseestunprocessusqui est apparu très tôt aucoursde l’évolutiondes
animauxet joueun rôle fondamental dans l’adaptationet la survie, notamment
enguidant l’apprentissagedenouveauxcomportements.Quandceprocessusde
récompensedysfonctionne, il peutmener chezcertains individusvulnérablesàdes
comportementsaddictifs.
Lesnouvellesaddictions,©S.GaillardpourLaLettre.
