La Lettre 53 - page 22

LA LETTRE
N°53
ossier
comportemental, certaines études, mais pas toutes, ont
indiquéque l’utilisationde roues d’activité, disponibles de
manière limitéeou illimitéedans lescagesd’hébergement,
auneffet anxiolytique, uneffetde typeantidépresseur, voire
plusglobalementuneffetanti-stress
(8)
.Notons toutefoisque
laprésencede rouesdans les cagesd’hébergement peut
constituer unbiais depar leur seuleprésencequi enrichit
l’environnement. Les élémentsmentionnés briè-
vement ci-dessus établissent un parallèle entre
l’activitéphysiquechez l’animal et l’exercicephy-
siquechez l’Hommequant à leursconséquences
sur l’humeur ; néanmoins, la question qui reste
Certaines de ces substances dopantes étant potentielle-
ment addictives, un cercle vicieux s’installe alors dont il
est encoreplus difficilede sortir. Au-delàdes addictions
directement associéesà lapratiquede l’exercicephysique,
d’autres addictionspeuvent également émerger à la suite
de l’arrêtde l’exercicephysique.Ceci estparticulièrement
vrai pour l’alcool et,dansunemoindremesure, l’héroïne
(7)
.
Cette relationcroiséeentre l’exercicephysiqueet d’autres
sourcesd’addictiondoit néanmoinsêtreégalement vuede
manièrepositive, comme l’illustre l’utilisation thérapeutique
croissantede l’exercicephysique (modéré) pour l’aideau
sevragededifférentes toxicomanies.
Modélisationde l’exercicephysiquechez l’animal
L’identificationdesbases neurobiologiquesde l’addiction
à l’exercicephysique est unedémarche complexe. Cette
complexité tient à la limite translationnelle desmodèles
d’exercice physique chez l’animal, mais également à la
transpositionduconceptd’addictionà l’exercicephysique
de l’Homme à l’animal. Lesmodèles d’exercice les plus
utiliséschez lemurin restent l’exercicesur un tapis roulant
et l’activitédansune roue (figure1), le secondprenant de
plus enplus lepas sur lepremier eu égard à sapratique
volitionnelle.Mêmes’il existeunecorrespondanceentre les
marqueurspériphériques (par exemple, sanguins,muscu-
laires)de l’exercicephysiquechez l’Hommeetceuxmesurés
chez l’animal utilisant la roue, les définitionsmentionnées
audébut dece texte suggèrent que l’onmodélise l’activité
physiqueplutôtque l’exercicephysique
strictosensu
.Malgré
ces limites, que nous indiquent cesmodèles ? Sur leplan
Figure2 -Conditionnementopérantpour
l’étudede lamotivationpour l’activitéphysique
chez lasouris
Illustration (chezdes souris femellesCD1)dunombre
d’introductionsdumuseaudansun trou (nose
pokes;NP) libérantuneroued’exercicede son frein
pendantuneminute lorsde sessionsquotidiennesde
60minutes.LeNPréalisédansunpremier trou (NP
actifs)maispasdansun second (NP inactifs)allume
une lumière indiquant la libérationdu freinde la
roue.Cette libération intervientaprèsunNP (sessions
1-6), après troisNP (sessions7-12et 14-15) etaprès
unnombrecroissantdeNP (session 13) effectués.
Lorsde laphased’extinction (sessions 16-22), lesNP,
quel que soit leurnombre, n’allumentplus la lumière
indiquant la libérationde laroue, celle-ci restantalors
bloquéependant toute la session.Lorsde la séancede
réinstallation (session23), laréalisationdunombre
deNPrequisallume la lumière indiquant la libération
de larouemaiscelle-ci restebloquée.Cetteexpérience
illustre (i) l’effortque lesanimaux sontprêtsà fournir
pourpouvoireffectueruneactivitéphysique (sessions
1-15), et (ii) lescomportementsderecherchedu
plaisirque lespropriétésrécompensantesde l’activité
decoursepeuvent engendrerdemanièredurable
(sessions 16-23).
1,1,1… 3,3,3… 3,6,9…
1
,3,3…
Bloquée
Bloquée
Dispositif
RatioFixe 1 RatioFixe 3RatioProgressif Extinction Réinstallation
(1) (2) (3) (4) (5)
Roue
NP NP
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23
0
50
100
150
200
250
300
NPactifs
(1)
(2)
(3)
(4)
NP inactifs
(5)
(2)
Sessions de 60min
Nombredenosepokes (NP)
Figure1 -Rouesd’activitéphysiquepoursouris
Des sourishébergées individuellementavecuneroued’exercice
parcourentquotidiennement jusqu’à6kilomètres, cetteactivité
étant restreinteaux 12heuresde laphasenocturneducycle
nycthéméral.
1...,12,13,14,15,16,17,18,19,20,21 23,24,25,26,27,28,29,30,31,32,...48
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