La Lettre 44 - page 23

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de la recherche clinique contribuera dans le futur à améliorer
nos connaissances de ces pathologies pour une meilleure
prise en charge des patients.
R
éférences
(1) American Academy of Sleep Medicine. International classification of
sleep disorders, 2nd ed.: diagnostic and coding manual. Westchester,
IL: American Academy of Sleep Medicine (2005).
(2) Ohayon MM et al., Sleep Med. 10:952–60 (2009).
(3) Morin CM et al., Lancet 379 (9821): 1129-1141 (2012); Erratum: Lancet
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(4) Kasai T et al., Circulation. 126(12):1495-510 (2012).
(5) Barion A, Dis. Mon. 57(8):423-37 (2011).
(6) Mason TB, Sleep 30(2):141-51 (2007).
(7) Schenck CH et al., Neurology 46(6):1787 (1996).
(8) Barrière G et al., Prog Neurobiol. 77(3):139-65 (2005).
Dans la grande majorité des cas, les patients affectés pré-
sentent également au cours de la nuit des mouvements invo-
lontaires et stéréotypés des membres inférieurs appelés
mouvements périodiques du sommeil. Ces mouvements
répétitifs peuvent être éveillants et leur diagnostic, quantifi-
cation et retentissement sur la qualité du sommeil nécessitent
la réalisation d’un examen polysomnographique.
La physiopathologie du syndrome des jambes sans repos
reste mal connue (8) (
voir encadré
).
Conclusion
Même si la médecine du sommeil a beaucoup évolué au
cours de ces dernières années, il n’en reste pas moins que
le cadre nosologique d’un certain nombre de pathologies du
sommeil reste encore flou. L’apport conjoint de la génétique
médicale, de la science fondamentale, de l’épidémiologie et
fait, la grande majorité des neurones
de la région A11 sont des neurones à
« lévodopa ». De plus, nous avons mon-
tré que les récepteurs dopaminergiques
les plus exprimés au niveau médullaire
étaient les récepteurs de type D2 et D3
particulièrement présents au niveau des
cornes dorsales de la moelle épinière.
Par ailleurs, et contrairement à ce qui
a été rapporté chez le rongeur, les ré-
cepteurs dopaminergiques de type D1
n’étaient pas présents au niveau de la
moelle épinière du primate non humain.
Ces résultats permettent de rendre
compte de l’efficacité reconnue des
agonistes des récepteurs dopaminer-
giques de type D2 et D3 dans le traite-
ment de la MWE. Surtout, ils suggèrent
que chez le primate non humain (et
probablement aussi chez l’homme) la
moelle épinière est uniquement soumise
à un effet modulateur dopaminergique
de type inhibiteur. La perte de ce tonus
inhibiteur pourrait ainsi rendre compte
de l’hyperexcitabilité médullaire retrou-
vée chez les patients affectés par la
MWE.
Le fer occupe également une place
centrale dans la physiopathologie de la
MWE. Basé sur la démonstration d’une
Le ou les mécanismes physiopa-
thologiques de la maladie de Willis-Ek-
bom (MWE) sont à ce jour non élucidés.
Le rôle d’un dysfonctionnement de la
transmission dopaminergique reste tou-
tefois probable. En effet, le traitement de
la MWE repose essentiellement sur les
agonistes dopaminergiques et, même si
aucune perte neuronale n’a été démon-
trée dans la substance noire (SN) des
patients affectés par la MWE, la région
hypohalamique A11, supposée dopa-
minergique, pourrait être impliquée
dans la physiopathologie de la MWE.
Chez le rongeur, cette structure apparaît
comme la source majeure d’innervation
dopaminergique médullaire et exerce
une action modulatrice plutôt inhibitrice
sur les réflexes médullaires essentiel-
lement par l’intermédiaire des récep-
teurs dopaminergiques de type D2 et
D3. Chez le primate non humain, nous
avons démontré que les neurones de la
région A11 ne possèdent pas les carac-
téristiques moléculaires des neurones
des autres systèmes dopaminergiques
puisqu’elles ne possèdent pas de trans-
porteur à la dopamine ni l’équipement
enzymatique permettant de transfor-
mer la lévodopa en dopamine. De ce
Physiopathologie du syndrome des jambes sans repos ou
maladie de wilLis Ekbom
|
Imad Ghorayeb
(Institut des Maladies Neurodégératives, Université Bordeaux Segalen, CNRS UMR 5293
)
carence en fer chez certains patients
affectés par la MWE et sur l’amélioration
notable qu’éprouvent certains de ces
patients après supplémentation en fer,
il apparaît probable que le métabolisme
du fer intervienne dans la physiopa-
thologie de la MWE. Chez les patients
porteurs de cette affection, l’imagerie
cérébrale montre une réduction de la
concentration de fer dans la SN. Confor-
mément à ces données d’imagerie, les
études anatomopathologiques montrent
un marquage en fer diminué des neu-
rones dopaminergiques de la SN, et
concluent à un défaut de la capture
du fer par ces mêmes neurones ce qui
pourrait en altérer le fonctionnement et
conduire en bout de chaîne aux symp-
tômes de la MWE. Chez le rongeur,
un régime alimentaire appauvri en fer
affecte de nombreux aspects de la
transmission dopaminergique.
Malgré ces données expérimentales
le lien physiologique et physiopatho-
logique entre métabolisme du fer et
transmission dopaminergique reste
imparfaitement établi.
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