La Lettre 50 - page 30

La lettre
n°50
ossier
puisqueseulscesdernierssemblent échouerau test.Cette
tâche olfactive semble donc constituer unmarqueur pro-
metteur. Un travail récent effectuédans notre laboratoire a
égalementpermisdedifférenciercesdeux typesdepatients
enétudiant lacapacitéà reconnaîtredesodeurs familières
(préalablement connues) et non familières (nouvellement
apprises)
(10)
. En effet, les patients dépressifs échouent
à la fois dans la reconnaissancedes odeurs familières et
non familières, alorsque lespatientsatteintsd’unemaladie
d’Alzheimern’échouentquedans la reconnaissanced’odeurs
non-familières (Figure 1). Si des études supplémentaires
confirment ces résultats, ces profils différents pourraient
constituer unoutil complémentairepour les clinicienspour
l’aideà ladifférentiationprécocedecesmaladies.
Conclusion
À l’heureactuelle, la limiteprincipalede l’utilisationde tests
olfactifsenpratiquecliniquepourdifférencier lesdifférents
profilspathologiquesest la faiblespécificitédesaltérations
puisque les troublesolfactifsont étémontrésdansdenom-
breuses autres pathologies (lamaladie de Parkinson, la
démence à corps de Lewy,…). Dans le futur proche, tout
l’enjeuest doncdemettreenévidenceunealtération spé-
cifiqued’unparamètreolfactif, ouunprofil d’altérationsspé-
cifiques, pour chaquemaladie.
R
éférences
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(9) NaudinM,etAtanasovaB. (2014)NeurosciBiobehavRev.45:262-
270.
(10) NaudinM, et al. (2014)PsychiatryRes. 220(3): 861-866.
seuil olfactif et lescapacitésd’identificationdesodeurs 
(7)
.
Alors qu’une autre étude a démontré une diminution des
performancesd’identificationdesodeurschez lespatients
dépressifsâgés
(8)
. Enfin, il aétémisenévidenceunecor-
rélation entre les symptômes dépressifs et les troubles de
l’identificationdesodeurschez les sujetsâgés.
•Troublesolfactifsdans lamaladied’Alzheimer
La littérature scientifiquemontre la présence de troubles
olfactifsdans lamaladied’Alzheimerenparticulierdans les
stades très précoces. De nombreuses anomalies du sys-
tèmeolfactif périphérique (épithéliumolfactif, noyauolfactif
antérieur) ont étéconstatéesdès lespremiersstadesde la
maladie. Unediminutiondu volumedubulbe olfactif a été
égalementmiseenévidencechez cespatients. Cetteder-
nièreétudeaaussidémontréunecorrélationpositiveentre le
volumedecettestructureet laperformanceau testMMS (mini
mental state) quimesure l’efficiencecognitiveglobale. Les
altérationspathologiquesde lamaladied’Alzheimer débu-
teraient au niveaudu cortex transenthorhinal qui constitue
l’unedesprincipalesairesdeprojectiondusystèmeolfactif.
Deplus, unealtérationdesstructurescérébrales impliquées
dans la fonctionolfactive tellesque lecortexolfactif primaire
ou l’insulaaégalement étéobservéechezcespatients.
Dans lamaladied’Alzheimer, onaconstatédenombreuses
altérations (modifications)concernant aussi bien leseuil de
détection, lescapacitésdediscriminationetd’identification
ouencoredemémorisationdesodeurs (pour revueconsulter
(9)
).Denombreusesétudesont suggéré l’intérêtpotentielde
l’olfactioncommebio-marqueur précocedecettemaladie.
Cela concerne notamment la diminution de la capacité à
identifier lesodeurscar tous lesauteurss’accordent sur l’alté-
rationdeceparamètreet sur le faitquecelle-ci surviendrait
dans les stades très précoces de lamaladie. Par ailleurs,
plusieursétudesontdémontréque lacapacitéà identifier les
odeurspourraitpermettrededistinguer lespatientsatteints
dedépression et ceux atteints d’unemaladied’Alzheimer
Figure1
-Reconnaissance
(détection)desodeurs
familières, desodeursnon
familièresetde l’ensemble
desodeurs : comparaisondes
troisgroupesde sujets (sujets
contrôles, patientsdépressifs
etpatientsatteintsde la
maladied’Alzheimer).
1...,20,21,22,23,24,25,26,27,28,29 31,32,33,34,35,36,37,38,39,40,...41
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