La Lettre 47 - page 16

La lettre
n°47
ossier
quésdans la rétractiondesprolongementsmicrogliaux.
Lescellulesmicroglialessont aussi reconnuespour leur rôle
dans laphagocytose.Aucoursdudéveloppement,ellespar-
ticipent au remodelageducircuit neuronal enphagocytant
les synapses en excès ainsi que les cellules apoptotiques
qui libèrent de l’ATP et de l’UTP. Une fois l’UTP hydrolysé,
l’UDPactive le récepteurP2Y
6
, conduisant à laphagocytose
(voir aussi le texte«Purineset Alzheimer »).
Tout comme lesastrocytes, lamicroglie libèredes facteurs
qui ont lacapacitédemodifier l’activiténeuronale.Une fois
encore l’activation des récepteurs purinergiques joue un
rôle fondamental dans ces fonctions. Le récepteur P2X
4
est impliqué dans la libération deBDNF par lamicroglie,
unmécanisme jouant un rôle clédans les douleurs neuro-
pathiques
(8)
. La libérationdeTNF-alphaet d’IL1-betaest,
quant à elle, sous le contrôle des récepteursmicrogliaux
de typeP2X
7
, A
1
et A
3
(9)
. Pour finir, suiteà l’activationdes
récepteursà lachimiokine fractalkineoudes récepteursdu
système immunitaire innéde typeToll like (TLR4), lamicro-
glie libèrede l’ATP afind’influencer l’activiténeuronale, en
agissantdirectement sur lesneurones, ou indirectementpar
l’intermédiairedesastrocytes.
Oligodendrocyteset systèmepurinergique
Concernant les oligodendrocytes, l’ATP stimule laproduc-
tiondemyéline. L’ATP libérépar lesastrocytesactiverait les
récepteurs P2X
7
afindemaintenir laprésencedemyéline.
L’activation de cesmêmes récepteurs et des récepteurs
P2Y
1
réguleégalement lamigration, laproliférationet ladif-
férenciationdescellulesprécurseurdesoligodendrocytes,
lescellulesglialesNG2.
En conclusion, le systèmepurinergique est unmodulateur
majeur,permettantauxcellulesglialesdecommuniquerentre
elles et avec les neurones. En activant les cellules gliales
mais aussi en étant libéré par cesmêmes cellules, l’ATP
est un transmetteurclédans le fonctionnementducerveau.
RÉFÉRENCES
(1) Verkhratsky A., Krishtal O.A., BurnstockG. (2009) Purinoceptors on
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PeknaM.,ZorecR.,VerkhratskyA. (2012)Glial cells in (patho)physiology.
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motivation et addiction
Astrid Nehlig
(INSERMU1129,Epilepsies Infantiles
et Plasticité Cérébrale, Hôpital Necker, Paris),
Mickael
Naassila
(INSERM ERi 24, Groupe de Recherche sur
l’Alcool & les Pharmacodépendances (GRAP), Univer-
sité de Picardie Jules Verne),
Marcello Solinas
(INSERM U-1084, Laboratoire de Neurosciences Expéri-
mentales et Cliniques, UniversitédePoitiers)
Lesystèmeadénosinergiquedans lesprocessus
motivationnels
Bienque leseffetsstimulantsde lacaféine, unantagoniste
des récepteurs de l’adénosine, soient connus depuis des
milliersd’années, c’est seulement cesdernièresdécennies
que le rôledes récepteurs purinergiques de typeP1et P2
dans lamotivation et l’addiction a été caractérisé. Cette
communicationse focalisesur lesystèmeadénosinergique
et les récepteursP1pour lesquelsunplusgrandnombrede
donnéesest disponible.
Pour comprendre le rôlede l’adénosinedans lamotivation,
il faut tout d’abord comprendre comment l’adénosine est
produite ainsi que son rôle physiologique dans la neuro-
transmission. En effet, l’adénosine est l’undes principaux
métabolitesde l’ATPet de l’AMPc, deuxdesmolécules les
plus importantespour leséchanges«énergétiques»dans
noscellules
(1)
.Ainsi, laproductiond’adénosineaugmente
quand lesneuronessont fortement stimulés.Enactivant les
récepteursmembranaires, l’adénosinede l’espaceextracel-
lulaire aurait un rôledepréventionde la fatigue cellulaire,
qui servirait de feedbacknégatif pour limiter uneactivation
excessivedes neurones. Il faut noter que l’adénosine a un
rôledeneuromodulateur ensefixant sur ses récepteursA
1
présynaptiquesàhauteaffinitéetdiminueainsi la libération
de neurotransmetteurs (glutamate, GABA, acétylcholine,
dopamine, etc, voir aussi la communicationBoué-Grabot
&Rebola)
(1)
. Il existe aussi des récepteurs post-synap-
tiques de typeA
1
et A
2A
capables d’activer des cascades
designalisation intracellulairequi s’opposent à lastimulation
excessivedesneurones. Leniveaubasal d’adénosinedans
lecerveausembleêtresuffisamment élevépour activer les
récepteursA
1
etA
2A
et agircomme inhibiteur« tonique»
(1)
.
Par conséquent, le rôlede l’adénosinepeut être révélépar
l’administrationd’antagonistesqui lèvent ce frein inhibiteur.
Adénosineet récompense
Dans leprocessusde récompense, les interactions lesplus
importantes et lesmieux caractérisées sont celles entre
l’adénosineet ladopaminedans lestriatumventral etdorsal
(2)
.Eneffet, cesdeuxneuromodulateurssont enopposition
et, étant donnéque ladopamine est le neurotransmetteur
de la récompense«par excellence», ons’attendàceque
l’adénosineait plutôt un rôleanti-récompense.
Les principaux récepteurs présents dans le cerveau, les
récepteursA
1
et A
2A
, sont exprimésengrandequantitépar
1...,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15 17,18,19,20,21,22,23,24,25,26,...41
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