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lésionsdessystèmeshippocampiques)qui présentent une
atteintede lamémoireépisodiqueetde leurcapacitédese
projetermentalementdans lepasséet le futur (voir l’encadré
«Le voyage dans le temps »). D’une façon générale, on
considèrececontexte temporel différent decelui de l’
inter-
val timing
.Cependant,desdonnées récentes ré-ouvrent ce
débat et offrent des perspectives intéressantes. En effet,
les réseauxneuronauxatteintschezcespatientssont aussi
mis en jeudans le jugement rétrospectif du temps passé,
lorsque le sujet doit faireappel à samémoirepour estimer
laduréed’unévénementpassé (parex. si onvousdemande
d’estimer laduréede l’accidentdevoitureauquel vousvenez
d’assister) et pourraient enoutre interagir avecceux impli-
qués lorsdu jugementprospectif du temps (
interval timing
).
Les quelques exemples qui suivent montrent àquel point
le temps est aussi unélément fondamental desprocessus
mnésiqueset partie intégrantedudéveloppement cognitif,
etmettentenévidence l’apportde l’expérimentationanimale
dans ledomainedu tempsenneurosciences.
Le tempsest aucœurdesapprentissagesassociatifs
Dans un apprentissage associatif, un stimulus donné (ex.
unsonouuneodeur)prédit l’arrivée, àun tempsfixe,d’une
récompense (ex. uneboulettedenourriture)oud’unepuni-
tion (ex. un léger chocélectrique).Ons’est trèsviteaperçu
que les animaux apprenaient non seulement le lien causal
entre les deux types de
stimuli
, mais également leur lien
temporel (voir lesobservationsdePavlov)et adaptaient leur
réponsecomportementaleenconséquence. Il sembleque
l’encodagedu temps se fassede façon très précoce lors
de l’apprentissage. Ainsi, une étude récente amontréde
façon indirecteque les rats étaient capables demettre en
mémoire laduréed’un intervallede tempsaprèsseulement
quelquesessaisd’entraînement
(6)
.Cetteétudeest basée
sur l’observationmaintenant bien établieque lorsque l’on
réactiveunemémoirenouvellement formée, onpeut la fragi-
liser lorsd’unephaseditede reconsolidation. L’expérience
sedérouleen troisphases (
figure2
) : 1) les ratsapprennent
qu’unsonprédit l’arrivéed’un légerchocélectriqueaubout
de 30 sec 2) Le lendemain, le son est présenté à nouveau
(donc lamémoire est réactivée) avec le choc électrique
délivrésoit à30seccomme laveille, soit à10sec (nouveau
temps). Juste après cet essai de réactivation, unbloqueur
de synthèseprotéique (senséempêcher lesprocessusde
reconsolidation) est injecté dans une structure indispen-
sable à cet apprentissage : l’amygdale. 3) Le lendemain,
onmesure lamémoiredes animaux en leur présentant le
sonseul.Si lesanimauxprésentent une réponsedepeuren
présenceduson, celasignifieque leurmémoireest intacte.
À l’inverse, s’ilsnemontrentpasde réponsedepeur,onpeut
endéduireque leur souvenir a été altéré. Les résultats de
l’étudemontrentqueseuls lesanimauxqui onteuunessaide
réactivationdans lequel lechocétaitprésentéàunnouveau
temps (10sec)présententundéficitmnésique.Ces résultats
ontdeux implications importantes:d’unepart ilsconfortent
l’idéeque l’étapede reconsolidationneseproduitpaspour
chaque réactivationdenotremémoire,maisplutôt lorsqu’un
événement nouveauest ajoutéau souvenir (ici unnouveau
tempsd’arrivéeduchoc).D’autrepart, ilsmontrent que les
animauxontbienencodé le tempsdans leurapprentissage
initial etqu’ilssontcapablesdedétecterenunseul essaique
l’intervallede tempsachangé, et quecechangement, à lui
seul suffit àdéclencher des processus de reconsolidation
dans l’amygdale. Il sembledoncbienque le temps soit au
cœur des apprentissages et que les relations temporelles
entre les stimuli sont encodées très précocement (en fait,
unoudeuxessais suffisent).
Le tempsauxstadesprécocesdudéveloppement
Si le tempsest unélément fondamental de l’apprentissage
associatif, il est important desavoir àpartirdequel âge, ou
stade de développement, l’encodage du temps est opé-
rationnel. Des recherches réalisées chez lebébé humain
montrent que laperceptiondu temps existedéjà chez les
nouveau-nés et que des nourrissons de 4mois sont ca-
pablesdediscriminerdifférentesduréesetde réguler leurs
Figure2 -
Protocoleutilisépourétudier leseffetsd’unchangementdesrelations temporellesentredeux
stimuli
sur la
reconsolidationde lamémoire
