La Lettre 46 - page 18

La lettre
n°46
ossier
représentéedemanièreuniqueparune telleséquence.Par
apprentissage, lemodèleassociechaqueconstructionavec
son senscorrespondant.
La figure 2montre les réponses en temps réel àdesmots
dans deux types dephrases relatives différentes. On voit
quepour laphrase (A), lesneuronesqui codentpour le rôle
du nom 1 indiquent qu’il est l’agent du verbe 1 et l’agent
du verbe2. En revanche, pour laphrase (B), cecodage va
changer pour indiquer que le nom 1 est l’objet du verbe 1
et l’agent duverbe2.Cechangement decodagepeut être
utilisépourprédire l’apparitiondupotentiel évoquéP600 tel
qu’observéen réponseàce typedephrases
(9)
.
Plusieurs études neurophysiologiques suggèrent que le
cortexsecomportecommeun réseau récurrent
(10)
.Nous
avonsmontré comment le cortex peut coder un contexte
grammatical, et grâce à lamise enplacedes connexions
cortico-striatales,un tel systèmepeutapprendredes langues
arbitraires.Ceprojet de recherche suggèreainsi :
1) l’existenced’un «circuit du langage»dans le système
cortico-striatal classique ;
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Hommages
| PAR PHILIPPE VERNIER
Avec le décès de Pierre Césaro,
le 31 décembre 2013, les neurosciences
et la neurologie françaises perdent l’unde
sesmeilleurs défenseurs. Convaincu très tôt
que l’avancéedes traitementsneurologiquesnécessiteun
dialogue constant avec les neurosciences, il est nommé
professeur (à 37 ans) auCHUHenri-Mondor àCréteil. Il y
développe une recherche cliniquede haut niveau, tout en
participant àdes recherches en électrophysiologie, sur le
thalamus enparticulier. C’est au traitement de laMaladie
deParkinson et aux patients parkinsoniens qu’il consacre
l’essentiel desonénergie inépuisableet saprofondehuma-
nité. Il acquiertune réputation internationaleendéveloppant
aussi bien lesgreffesdeneurones,desessaismédicamen-
teuxque lastimulationcérébraleprofonde.PierreCésaroa
beaucoup faitpour renforcer ledialogueclinico-biologique,
en tantqueprésidentdeFrance-Parkinsonoude laSociété
FrançaisedeNeurologie.Samort soudainenousprived’un
ami et d’unhomme remarquable.
| PAR léandre pourcelot
LeProfesseur ThérèsePlaniol, Officier de
l’OrdreNational duMérite, Commandeur de
la Légion d’Honneur, vient de nous quitter à l’aube de sa
centième année. Abandonnée à l’âge de 3mois, elle se
battra pour devenir licenciée es sciences et agrégée de
médecine (1967). Elledébute enphysiquemédicale avec
une thèsede référence internationalesur l’étudepar leso-
dium radioactif desméningites tuberculeusesdesenfants,
sous ladirectiondeRobert Debré (1882-1972) et Maurice
Tubiana (1920-2013). Elle devient alors un des pionniers
2)quececircuitpeut implémenterdescalculsdans lecadre
duprincipedu réservoir ;
3) que les langues humaines font partie de la classe des
structuresqui peuvent êtreapprisesdanscecadre.
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éférences
(1) Chomsky,N. (1995).TheMinimalistProgram.Cambridge,MA,MITPress.
(2) Tomasello,M. (2003).Constructinga language:Ausagebasedapproach
to languageacquisition.Boston,MITPress.
(3) Dominey, P. F. &Dodane, C. (2004). Journal of Neurolinguistics17(2–3):
121-145.
(4) Bates,E.,McNew,S. et al. (1982).Cognition11(3):245-299.
(5) Dominey,P. F.,Hoen,M. et al. (2003).BrainLang86(2): 207-225.
(6) Dominey,P. F.,Arbib,M.A. et al. (1995). JCognNeurosci 7(3): 25.
(7) Dominey,P.F.,Hoen,M.etal. (2006). JCognNeurosci 18(12):2088-2107.
(8) Hinaut,X.&Dominey,P. F. (2013).PLoSOne8(2): 1-18.
(9) Friederici, A. D.,Mecklinger, A. et al. (2001). BrainResCognBrainRes
11(2): 305-323.
(10) Rigotti,M., Barak,O. et al. (2013). Nature497, 585–590 (19May2013) |
doi:10.1038/nature12160
de lamédecine nucléaire et de l’échographie cérébrale
enneurologie. NomméeàTours en1968, elle ydéveloppe
un servicedebiophysique et médecine nucléairede très
haut niveauqui resteune référence internationale. Femme
de conviction, attentive et proche de ses collaborateurs,
ThérèsePlaniol était également écrivaineetpassionnéede
musique.Elle fondeen2005 laFondationPlaniolpour l’étude
du cerveau
) afinde soutenir des
projetsde recherchesenneuroscience.
| PAR MICHEL HAMON
Notrecollègue, Jean-FrançoisBernard,DR2
INSERM, nous a quittés le 10mars 2014,
victimed’unaccident vasculairemajeur,brutal
et imprévisible.Neuroanatomiste internationalement recon-
nu, Jean-François a été l’un des chercheurs les plus en
vuede l’unité INSERM161dirigéepar Jean-MarieBesson.
Il y anotamment décrit avecune trèsgrandeprécision les
circuitsneuronaux impliquésdans lescorrélatsémotionnels
aversifsde la sensationdouloureuse, etmis enœuvredes
approchespluridisciplinairespourdémontrer les rôlesclés
du noyauparabrachial, de l’amygdale, de l’hypothalamus,
de l’insuladanscescircuits.Depuisunedizained’années,
il s’appliquait, par l’utilisationdes nouvelles technologies
(lentivirus recombinants, entreautres), à revisiter le rôledes
voiessérotoninergiquesdans les régulationsneurovégéta-
tives associées à la sensationdouloureuse. Sadisparition
laisseungrandvide ;aussiparcequesabienveillanceet son
humouren faisaient uncompagnonunanimement apprécié.
Au nomde l’équipe «Douleur, stress et adaptations neurovégétatives »,
INSERMU894, SitePitié-Salpêtrière, Paris
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