La Lettre 48 - page 30

LA LETTRE
N°48
iede laSociété
grandventd’air revigorant soufflaitdans lesamphithéâtresde
Paris,MarseilleetBordeauxaux journéesJeunesChercheurs
de la Société desNeurosciences. Au programme de ces
journées : desprésentations, des témoignages, des tables
rondes, desatelierspour en savoir plus sur lesparcourset
les débouchés académiques et non-académiques après
une thèseenNeurosciences. Pour enparler : desdocteurs
enNeurosciencequi développent leur carrièredans toutes
sortesdesecteurs (enseignement, industrie,biotech, com-
munication, recherche fondamentaleet appliquée, fonctions
supports, conseil,propriété industrielle, etc.)etdesacteurs
de l’insertionprofessionnelleetdu recrutementdesdocteurs.
Trenteàsoixante jeunesselon lesvilles, étudiantsenMaster,
doctorants et postdoctorants avaient fait le déplacement
pour participer àces journées.
Laplupart des intervenantsavaient passé leur thèsemoins
de dix ans auparavant, mais aucun ne semblait regretter
l’aventure ; nombred’entreeuxcontinuaient à faire labiblio,
même lorsqu’ils avaient perdu tout lienprofessionnel avec
la recherche académique ! À écouter leurs témoignages,
il est apparudeplusenplusévident quechaqueparcours
est singulier.Cela traduit à la fois lesdifférencesdegoût et
d’aptitudede chacun, mais aussi beaucoup l’importance
descirconstances  : accidentsdeparcoursheureuxoumal-
heureux, rencontres inattendues, mises en relationpar un
tiersparsèment lescarrièresdechacun.Maisona retrouvé
commeun leitmotiv, à travers les récitsdespéripétiesde la
vieprofessionnelle, lesmots «envie», «essayer », «plai-
sir ». Les« j’aimaisbien» répondaient au« jenesavaispas
trop». Ledésir serait-il donc lemeilleur outil de l’insertion
professionnelledesdocteurs ?
En tout état decause, àvoir tout ceque l’onpeut faireavec
une thèse en neurosciences il n’y a pas de doute que le
doctorat est uneécoleou l’onacquiertdenombreusescom-
pétences. La bonne nouvelle portée par les intervenants
MathieuLafon (co-fondateurd’AdocTalentManagement) et
SimonThierry (ducabinetde recrutement Adoc)estque les
compétences des docteurs sont les plus recherchées par
lesentreprises !Expertise technique,organisation, flexibilité,
gestiondes problématiques complexes et de l’incertitude,
veille technologique, interdisciplinarité,capacitédesynthèse,
créativité, capacitédeconviction, relationnelle,maîtrisedes
langues, persévérance, passion, honnêteté… la listedes
compétences des docteurs est longue et riche. Mais sou-
vent, les jeunes docteurs n’en ont pas encoreconscience.
Tout entiers à leur thèse, ils ont le «nez dans le guidon»
pour reprendre une expression récurrentedes récits des
intervenants.Àunmoment, il importedoncde faireunbilan,
deseposer lesquestions, commenous ledéclaraitVincent
Mignotte, directeur de l’Association BernardGregory :
«Quesais-je faire?Qu’ai-jeaimé faire?Quesuis-jecapable
de faire?Qu’ai-jeenviede faire?»Decesquestionsnaîtra la
fusiondu«projetde la raison»etdu«projetducoeur »…»
Ducôtéde la raison, lecomitéd’organisationàBordeauxa
montéunatelierde lecturedeCVqui n’apasdésempli ; de
nombreuxparticipantssont venusprendreconseil, leurCVà
Hommage
| PAR MICHEL HAMON
Tous les ténors des neurosciences
françaises étaient présents, avec Fer-
nandoCervero, représentant l’Inter-
national Association for theStudy of
Pain (IASP), pour rendre un dernier
hommage à Jean-MarieBesson, qui
nousaquittés le24décembredernier.
Jean-Marie fut cooptépremierprésident-
fondateur de notre société (1988-89), et la
reconnaissance du leadershipmondial de son unité, la
fameuse«U161», entièrement dédiéeaux recherchessur
laphysiologieet les traitementsde ladouleur lui avait valu
nonseulementdesprix internationauxprestigieuxmaisaussi
d’êtreéluprésidentdu IASP (1996-99),qui regroupeplusde
8000adhérentspartoutdans lemonde.OndoitàJean-Marie
Bessond’avoir refondé lesconceptset approchespourune
recherche de pointe tournée résolument vers la clinique,
et d’avoir tantœuvré, avec chaleur et énergie, auprès des
professionnelsde santéet despouvoirspublics, pour une
meilleurepriseenchargedesdouleurs. Jean-MarieBesson
(LectureAlfredFessard2002),un trèsgrandnomdans l’His-
toiredenotre société.
Réussiravecune thèse enNeurosciences
Journéesde rencontres2014organisées
par leBureaudes Jeunes chercheurs
Paris, 17octobre
Marseille, 30octobre
Bordeaux, 7novembre
|
PAR CLÉMENT LÉNA
« ...financementsenchute libre... tarissement des recrute-
ments…courseà l’impact factor…».Àécouter lesconversa-
tionsde laboratoire,onvoitcommentnoussommesdevenus
championsdumondedupessimisme.Et comment celaest
transmisaux jeunesdoctorantsqui viennent s’essayer à la
recherchedansnos laboratoires !
Le fait n’est pas nouveau : seule uneminoritédes jeunes
docteur(e)s en neurosciences exercera unmétier de re-
cherchedansunEPSTouuneuniversité.Maisaujourd’hui,
l’ambiancepesante semble suggérer que les jeunes doc-
teurs ont pour choix soit de passer de rudes années de
compétition impitoyablepourobtenirunpostedansunorga-
nismede rechercheatteint d’uneprofondepénurie, soit de
quitter la rechercheet dese retrouver làoùne règnent que
ténèbres, ennui et tourmentsperpétuels…
Ilestgrand tempsde redonnerde lavoixà l’envie,à l’aventure
età l’enthousiasme,et surtoutà la réalité !Etcetteannée,ce
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