La Lettre 48 - page 31

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lamain.Ducôtéaca-
démique, beaucoup
dequestions sur les
concours : Marcel
Crest, Thomas Bes-
saih, ValérieCrépel
et Nora Abrous ont
expl iqué les at-
tenteset lescritères.
«Si vous remplissez
80-100% des cri-
tères alors lancez-
vousdans lacourse.
Mais si vous voyez que vous en remplissezmoins, sachez
que lecouperet est incroyablement aigu. Dans lepanel de
candidats, onprend lesmeilleurs», prévientMarcel Crest.
MathieuLafonsoulignequesi lesconcoursCNRSou INSERM
prennent uncandidat sur 30, il n’est pas raredans le recru-
tement privé d’avoir 200 candidats pour un seul poste…
Tout celapourrait laisser penser que le combat est perdu
d’avance, mais pourtant chacun finit par trouver saplace.
Queconclure ?Qu’il y aune incroyablediversitédepossi-
bilités, et quesi chaque fenêtreest étroite, il yaune infinité
de fenêtres. Pour trouver la sienne, il faut aussi travailler
«côtécœur ».
Trouver unmétier qu’on aime n’est pas le travail d’un jour.
Même lemétier de chercheur ou enseignant-chercheur,
que lesdoctorants et postdoctorants voient pourtant prati-
quer auquotidien, sembledistinct de l’imagequ’ilsenont :
entendantque lesexpériencesdoivent souvent céder lepas
àde nombreuses autres tâches (encadrement, recherche
d’argent, responsabilités dans la structurede recherche,
etc.), uneparticipantes’est écriéequ’ellenesouhaitaitplus
être chercheuse car elle ne voulait fairequedesmanips !
Les tables rondesont été l’occasiondesatisfaire (unpeu) la
curiositédesparticipants sur toutes lesprofessions repré-
sentées : naturedes tâches, conditions de travail, salaire,
possibilitésd’évolution, compatibilitéavec laviede famille,
etc. Quelques intervenants ont expliquéqu’ils ont quitté la
recherche avec la ferme intentionde cesser les semaines
de 2x35 h… et qu’ils font toujours 2x35h ! Finalement, le
doctorat est vraiment uneécolede lapassion ; «quel que
soit lemétierqu’onexerceaprès, onnecesse jamaisd’être
chercheur »nousditMathieuLafon.
Lehasardne favo-
riseque lesesprits
préparés. La cé-
lèbre maxime de
Pasteur ne s’ap-
plique pas qu’à
la découverte du
télégraphe : s’il
n’est pas possible
de lire l’avenir, il
est possiblede se
disposerà le recevoir...ChristianeDurieuxorganisedepuis
plusieurs années à l’INSERMdes « journées post-doc »
pourpréparer sonorientationprofessionnelle. L’Association
BernardGregory, ADOC (et d’autres)mettent àdisposition
desoutilsetdenombreuses informationspour s’orienter.On
construit sonprojet professionnel enmême tempsqueson
profil :choixdes laboratoires,des thématiquesde recherche,
formationscomplémentaires, constructiond’un réseau, etc.
Les sourcesd’informationpour guider sonchoixàchaque
étapesont souventplusprochesque l’onpense,mais il faut
aller leschercher,prendreconseil,multiplier lesavis.Se faire
connaîtreet fairesavoir cequ’on recherchedemandefina-
lementpeudechoses : unebonnemotivation, et unpeude
culotpourprendrecontact avec lesgensàuneconférence,
au téléphone, ou
via
des réseaux sociauxprofessionnels.
Parfois, la thèse seule peut ne pas suffire pour rejoindre
certains secteurs d’activité, et nombreux sont les interve-
nantsqui n’ont pas rechignéà retournerquelquesmoissur
lesbancsde l’école, uneoccasionégalementpourétendre
son réseauprofessionnel.
Finalement, ce qui est peut-être le plus difficile pour des
doctorantsoupost-doctorants, c’est justed’arriverà« lever
lenezduguidon» ; le resteest sansdoutefinalement plus
facilequede faireunepublication scientifique.
Finalement,ces journéesétaient intenseset riches.Leurprin-
cipaldéfaut,audiredesparticipants,étaientqu’ellesétaient
tropcourtes!Ellesontpermisànombrede jeunesdedécouvrir
la Société des Neurosciences ; ces journées étaient
gratuites mais réservées aux membres, ce qui a inci-
té nombre de jeunes chercheurs
à venir nous rejoindre au seinde la
Société. Nous devons un grand
merci àDaniela Popa (à l’origine
de l’idéede ces journées), Ingrid
Bureau, Etienne Herzog et aux
membres des comités d’organisa-
tionpouravoir faitdeces journéesun
grand succès.
Nous espérons que cela susciterad’autres candidatures
pourorganisercesJournéesdansd’autresvillesdeFrance.
Prédire l’avenir est aventureux, mais parler duprésent de
ceux qui ont eu un avenir nous incite à l’optimisme ! Les
derniersmots pourraient ainsi revenir àVincent Mignotte
(Directeur de l’AssociationBernardGrégory), citant Steve
Jobs :
«Youcan’t connect thedots looking forward; youcanonly
connect them lookingbackwards. So youhave to trust that
thedotswill somehow connect in your future. You have to
trust insomething - yourgut,destiny, life, karma,whatever ».
Steve Jobs - Stanfordcommencement address (2005)
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