La Lettre 46 - page 3

édit
3
par Yves tillet
Les neurosciences
s’étendent
vers des disciplines
très variées et se retrouvent parfois dans des
domaines pour lemoins inattendus comme la
gastronomie: leplaisir de la table trouvebien
évidemment sonoriginedans lecerveau.
Pourensavoirplus, jevous inviteàdécouvrir l’article
préparéparAnneDidieretAgnèsGiboreauàpropos
d’unnouveauconceptde recherche translationnelle,
le « living lab». Celui-ci, «LeRestaurant », est un
véritable laboratoirede recherche, rattachéà l’Institut
deRecherches Paul Bocuseprès de Lyon et dirigé
par AgnèsGiboreau. Ce living labpermet d’étudier
noscomportementsalimentairesenvraiegrandeur,
la salle àmanger du restaurant est ainsi équipée
commeun véritable laboratoired’observation, avec
descamérasetdessystèmesd’enregistrementsdu
comportement des convives. Je pense qu’à l’idée
d’aller déjeuner à l’Institut de Recherches Paul
Bocuse, nombreux seront celles et ceux qui
auront envie d’être inclus dans un protocole de
recherches !
Toujours dans le domaine expérimental, après la
réflexion sur la conscience animale remarquable-
ment abordédans len°45de laLettreparGeorges
Chapouthier, je vous invite à liredans ce numéro la
TribuneLibre
deFrançois Lachapelle sur l’évolution
de l’expérimentationanimaleetnotamment sonappel
auxchercheursà intervenirdanscedébat. L’expéri-
mentationanimaleest indispensableà l’étudedusys-
tèmenerveuxet il estde la responsabilitédechacun
deveilleràcequenouspuissionscontinueràutiliser
desmodèlesanimauxdansnotrediscipline.Cesdeux
textessecomplètent remarquablement bienet ilme
sembleque lepremier peut aider àcomprendre les
contraintes de l’expérimentation animale exposées
dans le second.
Danscenuméro, vous trouverezbiensur laseconde
partie du
Dossier
consacré à la neurolinguistique,
toujourssous lahoulettedeSergePintoetMarcSato,
oùestplusparticulièrementabordée l’approchepsy-
chologiquedes traitements linguistiques, ouencore
comment les expériences sensorimotrices et émo-
tionnellesparticipent àdonner dusensau langage.
Cettedisciplines’enrichitde l’apportde lapuissance
du traitement informatiquepour lamodélisationdes
traitements langagiers, actuellement au cœur des
recherchesenneurolinguistiques. Les troublesde la
compréhensionet de la lecturenesont pasoubliés,
vousen trouverezdeuxexemples,mêmes’ilsauraient
méritéàeux seulsundossier complet.
Il y a un siècle, JosephBabinski, àParis, décrivait
pour la première fois, l’anosognosie, un phéno-
mène caractérisépar l’ignoranceque lesmalades
ont de l’existence de la paralysie dont ils sont
atteints. Fausto Viader dans la rubrique
Histoire
des neurosciences
nous relate cette période et il
l’analyse à la lumière des recherches entreprises
depuis. Ainsi, il nous expliquequemalgréde nom-
breuses études, la compréhension de ce phéno-
mène n’est toujours pas complètement élucidée.
En regardde ce remarquable article, l’encadréde
MathieuHainselinet collaborateurs fait unpoint sur
« laméconnaissance des troubles de lamémoire
dans l’ictus amnésique idiopathique» aujourd’hui.
Cent ansaprès ladescriptiondeBabinski, tout n’est
pas résolu. Il restedenombreuxpointsàéclaircir et
ducheminàparcourir.
Enfin, je recommande à chacun, et pas unique-
ment ànos amisde l’Inserm, la lecturede l’analyse
réaliséeparWillamRostène et ses collaboratrices
sur lebilande lamandature 2008-2012de laCSS
«neurosciences, neuroendocrinologie et neurolo-
gie»de l’Inserm.Elle reflète lasituationd’unepartie
importantedesmembresde laSociété.Hélas, nous
nedisposonspasd’informationscomparablespour
lesautresorganismesde recherche telsque leCNRS
où les neurosciences sont répartiesdansplusieurs
commissions, une analyse semblable permettrait
peut-êtrede confirmer ces observations à unplus
grandnombrede laboratoires.
La
Viede laSociété
, c’est également la tenuedes
colloques et je vous invite à nous retrouver à Lille
enMai pour les premières journées scientifiques
horscongrèsbisannuel puisàMilanen juilletpour le
9
e
Forumde laFENS. Enattendant, jevoussouhaite
une trèsbonne lecture !
1,2 4,5,6,7,8,9,10,11,12,13,...28
Powered by FlippingBook