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Nouvelle cible pour la DMLA et la rétinopathie diabétique

Les maladies vasoprolifératives oculaires sont les principales sources de cécité dans le monde et touchent des millions de personnes. Ainsi, une croissance anormale des vaisseaux sanguins est observée dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA exsudative), la rétinopathie diabétique et la rétinopathie de la prématurité.

Depuis plusieurs années, diverses protéines nécessaires au développement normal ou pathologique des vaisseaux ont été isolées, dont le facteur de croissance vasculaire endothélial (VEGF). L’injection intra-oculaire d’inhibiteurs du VEGF ou de ses récepteurs (Avastin, Lucentis…) est actuellement utilisée en clinique pour traiter la DMLA. Toutefois, certains patients ne répondent pas au traitement et d’autres y deviennent résistants. L’identification de nouveaux facteurs angiogéniques est donc primordiale à la mise au point d’approches thérapeutiques innovantes.

L’équipe dirigée par Alain Chédotal (Institut de la Vision, INSERM, CNRS, UPMC, Paris) en collaboration avec celle d’Anne Eichmann (Collège de France et Université de Yale) vient de découvrir qu’une protéine sécrétée, Slit2, et ses récepteurs, Robo1 et Robo2, favorisent la croissance vasculaire normale et pathologique en stimulant la migration des cellules endothéliales rétiniennes. Ce couple ligand/récepteur était déjà connu pour son rôle essentiel dans le développement des connexions neuronales.

L’utilisation de modèles murins a montré que l’inactivation de l’expression de Slit2 ou de Robo1/Robo2 inhibe le développement de la vascularisation rétinienne. De plus, l’inhibition de Slit2 permet de bloquer le développement de néo-vaisseaux dans un modèle de rétinopathie de la prématurité. L’étude a aussi montré que la fixation de Slit2 sur ses récepteurs induit la phosphorylation d’un récepteur au VEGF (VEGFR2) et l’activation de RAC1, une petit protéine G, révélant ainsi un lien inédit entre ces deux voies de signalisation. Ce travail suggère que des molécules ciblant le complexe Slit2/Robo pourraient permettre de bloquer la croissance anormale des vaisseaux, dans les pathologies oculaires mais aussi les cancers.

Référence:

Slit2 signaling through Robo1 and Robo2 is required for retinal neovascularization.

Rama N, Dubrac A, Mathivet T, Ní Chárthaigh RA, Genet G, Cristofaro B, Pibouin-Fragner L, Ma L, Eichmann A, Chédotal A.

Nature Medicine 2015 May;21(5):483-91. doi: 10.1038/nm.3849.

Source : communiqué de presse de l’INSERM
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de Clémence Fouquet 16.11.2015 à 06h43

Maladie d’Alzheimer: Un nouvel acteur moléculaire découvert par des équipes allemandes et une équipe française

Alzheimer : un nouvel acteur, passé inaperçu pendant 30 ans

Des chercheurs viennent d’identifier un nouveau peptide actif dans la maladie d’Alzheimer. Proche cousin du fameux amyloïde-β, qui s’accumule en formant des plaques dans les neurones des patients, il avait échappé à toute détection depuis trente ans. Pourtant, ce nouvel acteur, l’amyloïde-η (êta), est produit de façon constitutive dans le cerveau et perturbe les fonctions neuronales: une découverte qui pourrait avoir des conséquences sur certains essais cliniques en cours. Ces travaux sont le fruit d’une collaboration internationale entre des équipes allemandes1 et une équipe française de l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire (CNRS/Université Nice Sophia Antipolis). Ils sont publiés le 31 août 2015 par la revue Nature.
La maladie d’Alzheimer est associée à l’apparition d’agrégats neurotoxiques (plaques amyloïdes, accumulation de protéine tau) dans les neurones de l’hippocampe ; ces anomalies se propagent ensuite dans tout le cerveau. Il y a plus de trente ans, l’analyse chimique des plaques a révélé qu’elles sont composées de peptides amyloïde-β, eux-mêmes issus du découpage d’une protéine précurseur nommée APP. Alors que tous les efforts se concentraient sur l’amyloïde-β, une équipe internationale vient de découvrir que la protéine APP peut être découpée autrement, ce qui génère un peptide différent. Et ce nouveau peptide, nommé amyloïde-η (êta), n’est pas sans conséquences sur le fonctionnement des neurones.

Bien qu’il soit produit en plus grande quantité que l’amyloïde-β, l’amyloïde-η avait échappé à toute détection ces trente dernières années. En effet, les neuroscientifiques avaient concentré leur attention sur l’amyloïde-β, son mode de production et d’accumulation, sa toxicité pour les neurones et les moyens de l’inhiber pour traiter la maladie d’Alzheimer. Dans cette étude, après l’avoir identifié à la fois dans le cerveau de souris modèles pour la maladie et dans celui de patients, ils montrent que ce nouveau peptide, comme l’amyloïde-β, diminue le renforcement des synapses nécessaire à la mémorisation2. Par ailleurs, contrairement à l’amyloïde-β qui rend les neurones hyperactifs, l’amyloïde-η les rend plus difficilement excitables. Au vu de sa neurotoxicité, ce nouveau peptide est sans doute impliqué dans le mécanisme de la maladie d’Alzheimer, mais d’autres travaux seront nécessaires pour déterminer son impact sur les déficits cognitifs.

Cette découverte a néanmoins des conséquences immédiates sur les essais cliniques en cours, dont la plupart visent à réduire la quantité d’amyloïde-β dans l’espoir d’enrayer la perte de mémoire. Un de ces essais cliniques, par exemple, étudie l’inhibition de la β-sécrétase, une enzyme clé qui est impliquée dans la formation d’amyloïde-β. Or, les chercheurs viennent en effet de confirmer que l’inhibition de cette enzyme permet de réduire la production d’amyloïde-β mais que cela s’accompagne d’une augmentation massive d’amyloïde-η. Il est donc très probable que cette stratégie thérapeutique soit nocive pour le cerveau, par l’action exagérée d’amyloïde-η sur les neurones. Cette découverte invite les cliniciens à être très attentifs aux possibles effets secondaires non-anticipés des essais cliniques.

Des photos de l’équipe d’Hélène Marie sont disponibles sur demande.

Notes :
1 Des équipes de DZNE (Deutsches Zentrum für Neurodegenerative Erkrankungen), de Technische Universität München, et de Ludwig-Maximilians-Universität München.

2 Un type de plasticité appelé potentialisation à long terme (LTP en anglais).
Références :
η-Secretase processing of APP inhibits neuronal activity in the hippocampus, Michael Willem, Sabina Tahirovic, Marc Aurel Busche, Saak V. Ovsepian, Magda Chafai, Scherazad Kootar, Daniel Hornburg, Lewis D.B. Evans, Steven Moore, Anna Daria, Heike Hampel, Veronika Müller, Camilla Giudici, Brigitte Nuscher, Andrea Wenninger-Weinzierl, Elisabeth Kremmer, Michael T. Heneka, Dietmar R. Thal, Vilmantas Giedraitis, Lars Lannfelt, Ulrike Müller, Frederick J. Livesey, Felix Meissner, Jochen Herms, Arthur Konnerth, Hélène Marie & Christian Haass. Nature, Oct 15;526(7573):443-7.DOI:10.1038/nature14864

Contacts :
Chercheuse CNRS l Hélène Marie l T 04 93 95 34 40 l marie@ipmc.cnrs.fr
Presse CNRS l Véronique Étienne l T 01 44 96 51 37 l veronique.etienne@cnrs-dir.fr

Source : communiqué de presse du CNRS
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Photo : © copyright 2015 John Pusceddu (CNRS)

de Clémence Fouquet 03.11.2015 à 09h37

Stand Neuroscience in France – From Education to Research

La Société des Neurosciences, en partenariat avec l’ITMO Neurosciences, Sciences cognitives, Neurologie, Psychiatrie, l’INSERM, l’ENP et la mission scientifique de l’Ambassade de France, renouvelle l’organisation du stand “Neuroscience in France – From Education to Research” lors du congrès annuel des Neurosciences Américaines à Chicago.

Le stand vise à présenter l’organisation de la recherche française en neurosciences et les possibilités de financement les concernant. Il a également pour objectif de mieux faire connaître les différents sites et instituts de recherche français de Neurosciences.

Le numéro de stand est le 2154 :
https://www.sfn.org/annual-meeting/neuroscience-2015/exhibits/exhibit-hall

Nous vous y attendons nombreux !

Congrès Neuroscience 2015
17-21 octobre
McCormick Place Convention Center
2301 S. Lake Shore Drive
Chicago, IL 60616

de Clémence Fouquet 28.09.2015 à 02h23

Histoire de l’hypnose

Histoire des Neurosciences : Histoire de l’hypnose

| PAR JEAN BECCHIO ET BRUNO SUAREZ

Historiquement, le concept d’hypnose apparaît en 1843 dans l’ouvrage Hypnology (1), sous la plume du médecin écossais, James Braid. Nous allons voir que l’hypnose existait bien avant Braid, sous d’autres formes, et qu’elle s’est développée de façon surprenante après la disparition de ce grand médecin, figure historique de ce mouvement.
La Préhistoire et le chamanisme
Nous vous proposons de revenir 17 500 années en arrière ; nous sommes en Dordogne, à Lascaux, et une représentation rupestre nous intéresse particulièrement, dans la salle nommée la « grotte du Sorcier ». Sur la paroi est dessiné un homme au visage couvert d’un masque d’oiseau.
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de Clémence Fouquet 06.05.2015 à 02h39