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lapublicationdu traité intitulé
LaEsplorazionepropostacome
fondamentodell’arte ostetricia, daD. VincenzoMalacarne
(L’exploration comme fondement de l’art obstétrique de
D. VincenzoMalacarne). Censurépar un journal
(7)
,Mala-
carneestchassédePavieà lasuitedudécretdu21octobre
1793, aprèsavoirprispositioncontresonami, leprofesseur
Jean-PierreFrank.Degravesquerelleséclatententre lesdeux
hommesausujetdesécritsproduitsparFrankdans lesquels
il remet enquestion la valeur de lamédecine italienne
(8)
.
Unchirurgienhorspair, réformateur de l’anatomie
topographique
En1794, lesénat vénitien lechargede lachairedechirurgie
théoriqueetpratiquedePadoue.Àpartirde1806, il yoccupe
également lachairedes institutionsetdesartsobstétricaux,
et devient ledirecteur dumuséed’obstétriquede la villeet
préside sonAcadémiedes sciences et des arts. Il ymène
ses travaux jusqu’en1816.
Ainsi, à la fin du XVIII
e
siècle, Malacarne est-il considéré
comme l’undes premiers savants à sentir l’importancede
l’anatomie comparéedans le cadrede la compréhension
du fonctionnement cérébral humain. En effet, il pressent
un rapport entre lesdifférencesdemorphologiecérébrale
trouvéesentre lesespèceset lesdifférences trouvéesentre
les individusde l’espècehumaine. Partant d’uneassertion
desonami,CharlesBonnet, selon laquelle« […] il n’yapas
dedifférenceessentielleentre lescerveauxhumains»,Mala-
carnedébutedesétudesanatomopathologiquesdurant les-
quelles il relève, aucontraire,de trèsnombreusesvariations
entre les individus. C’est ainsi qu’il donne à ces variations
unesignificationanatomo-psychologique.S’il relèvecompa-
rativementpeudedifférencesentre lesespècesanimales, il
souligne leur récurrenceauseinde l’organecérébral humain.
Félix Vicqd’Azyr (1746-1794), dans sesmémoires publiés
àpartirde1781, se référeraauxobservationsanatomiques
deMalacarne.
Àpartir de lapublication, en1794, du traité intitulé
Ricordi
d’anatomia traumaticapubblicati adusodeigiovani chirurghi
militaridi terraetdimarina
(Rapportsd’anatomie traumatique
publiésà l’usagedes jeuneschirurgiensmilitairesde terre
etdemarine),Malacarneest considérécomme le fondateur
de l’«anatomie topographique»destinée àdécrireminu-
tieusement toutes les structures cérébrales dans un esprit
géométrique. Dans le cadre de l’évolution des pratiques
chirurgicales, alorsque lachirurgieseconstitueprogressi-
vement commediscipline, ilmontre lanécessitédedonnées
métriques, corréléesàdesplanchesanatomiques,qui per-
mettentde localiserprécisément chaquepièceducerveau.
Il préconiseainsi un rapprochement entre lamédecineana-
tomique et la chirurgie. Cettebranchede lamorphologie
humaine sera largement développéeauXIX
e
siècle.
Malacarnephysiologisteet sesétudessur les relations
structures-fonctionsducerveauhumain
Malacarneaaccordébeaucoupd’importanceà l’étudedes
liensphysiologiquesexistantentre lesdifférentssystèmesqui
composent l’organismeetdont ilsassurent lastabilitéausein
deplusieurs versionsd’un textepubliéentre1798et 1803,
intitulé
Dellaesistenzadimolti sistemi edella influenza loro
nella economia animale
(De l’existence de plusieurs sys-
tèmeset de leur influencedans l’économieanimale).
Ses nombreux travaux ont contribué à la construction du
savoir anatomiquede l’organe cérébral humain et animal.
Lapostéritéde la nomenclature anatomique adoptéepar
Malacarne,pourqualifier lesdifférentespartiesducervelet,
est visibledans les référencesdonnéesparcertainsmanuels
d’anatomiemodernedans lesquels le traité
Nuovaesposi-
zionedellaverastrutturadel cervelettoumano
est considéré
aujourd’hui comme lepremier travail anatomique rigoureux
et détaillé sur cet organe.
Lesdénominationsqu’il utilisepour décrire lecervelet sont
restéesapparentéesàsonnom : agrégat, amygdales,pyra-
mide, languette, luette, lobe subtil, lobebi-ventral. Il nous
reste également ladénominationde «pyramidedeMala-
carne»pourdécrire laportioncentraleduvermis inférieurdu
cervelet,diteencore«éminenceencroixdeMalacarne».En
outre,plusieursappellationsattestentde l’héritagedeMala-
carnedans lechampde l’anatomiecomparée.Parexemple,
Tiedemann, enhommage, nommeuneprotubéranceobser-
vée sur le cerveau d’une guenon
Macaca nemestrina
, la
«plaquedeMalacarne».L’équivalentdecetteprotubérance
chez le lionest appelé«proéminencemalacarnienne».
Pour Malacarne, l’année 1770 est marquante en ce qui
concerne les théories localisationnistessur lecervelet.Ainsi,
il effectue, le7avril, ladissectiond’uncasd’hydrocéphalie
sur un jeunehommeâgéde17ans. Il y observeunecom-
pression crânienne du cervelet qui ne peut atteindre son
développement final. Les observations cliniques qu’il re-
cueillesemblentexpliquer les fortesaltérations intellectuelles
et comportementales du sujet. C’est ainsi queMalacarne
localise les facultésde l’intellect, l’imagination, la raison, le
jugement et le raisonnement, au seinducervelet. Sa théo-
rie hypo- et hyperplasiquedu cervelet humainqui met en
relief le rapport entre l’intellect et lenombredes« lamelles»
(feuillets) du cervelet est suiviepar Prochaska, Reil, entre
1807et 1812, puisTiedemannetChaussier.
En 1784, Prochaska élabore une théoriebasée sur la cor-
respondance non seulement entre les facultés de l’âme et
les fonctionsdesorganes,maisentre lamorphologiedeces
dernierset l’étenduedes facultés individuelles
(9)
. Frédéric
Tiedemann rapporteen1823,àproposdeReil,une remarque
sur ledegrédecompositionducervelet, en lienavec l’éten-
duedes facultéset se rangeducôtédecette théorie
(10)
.
Ainsi, les dimensions programmatiques des observations
faites par Malacarne sur le cervelet, dont il objective les
mécanismesphysiologiquesetmentaux,grâceà laclinique
età l’anatomo-pathologie, sontmisesen relief par lapostérité
de sesconceptions.
Malacarneet lacérébralisationde la folie
Au-delàdes résultatsobjectifsdeses travaux, il s’agitdesai-
sir la façondont il «cérébralise» lanaturehumaine.L’Homme
devient, au fil de ses travaux, un objet d’étude dans ses
dimensions intellectuellesetorganiquesdont lesvariationset
