| Auteur(s) | Maurice M. (1), Gioanni H. (2) & Abourachid A. (1) |
| Adresse(s) | (1) LNRS, Paris; (2) MNHN, Paris |
| Titre | Influence du vol et de la locomotion sur la stabilisation du regard chez le pigeon. |
| Texte | Les réflexes de stabilisation du regard ont pour fonction de limiter le glissement de l'image sur la rétine lorsque l'animal et/ou l'ensemble de son environnement sont en mouvement. Contrairement à la plupart des mammifères qui utilisent les réflexes oculaires, le pigeon stabilise son regard essentiellement par des mouvements de la tête. Nous nous sommes intéressés au réflexe optocinétique de la tête, appelé réflexe optocollique (OCR). La plupart des études, effectuées dans des conditions expérimentales contraignantes (immobilisation de l'animal), ont révélé des caractéristiques assez stéréotypées de la réponse optocinétique en fonction de la vitesse de défilement visuel. Nous avons cherché à voir si la situation comportementale pouvait modifier l'efficacité de l'OCR pour des vitesses de défilement du décor visuel allant de 30 à 300 deg/s. Ce réflexe a été analysé chez l'animal : 1- au 'repos'(animal libre de ses mouvements suspendu dans un harnais) ; 2- debout; 3- durant la locomotion sur un tapis roulant; 4- en vol (produit par un jet d'air frontal). Les données montrent que l'efficacité du réflexe augmente pour des vitesses de défilement visuel qui sont de plus en plus importantes, lorsque l'animal passe de la situation de 'repos'à la situation 'debout', puis à la 'locomotion'et enfin au 'vol'. Durant la marche, l'OCR n'est pas influencé par la vitesse du tapis roulant. La situation comportementale modifie également les phases rapides de l'OCR en augmentant leur vitesse en corrélation avec la vitesse de phase lente, lors des situations 'debout'et en 'vol'. La réponse optocollique (OCR) n'est donc pas stéréotypée puisque les vitesses de phase lente et de phase rapide sont largement modulées par la situation comportementale. Cette modulation va dans le sens d'une adaptation du réflexe de stabilisation au comportement puisque la vitesse de défilement du décor visuel augmente progressivement lorsque l'animal se met à marcher, puis à voler. |